3 questions à… Alphonse Koua

Responsable de la Société de plantations de Côte d’Ivoire (SPLCI)

Publié le 28 juillet 2009 Lecture : 1 minute.

Jeune Afrique : Quel profil ont les urbains qui se lancent dans l’hévéaculture ?

Alphonse Koua : Majoritairement, ce sont des cadres, exerçant notamment au sein de banques, d’entreprises pétrolières, de sociétés parapubliques, ou dans les régies financières de l’État – Impôts, Douanes, Trésor. Leurs revenus mensuels oscillent en général entre 800 000 F CFA (environ 1 200 euros) et 1 500 0 00 F CFA (un peu moins de 2 300 euros), souvent plus. Investir dans l’hévéa demande de l’argent ! Si quelqu’un n’arrive pas à subvenir à ses besoins, il ne peut pas se lancer. Je remarque qu’un certain nombre d’entre eux travaillent à la CIE-Sodeci [consortium s’occupant de la fourniture d’eau et d’électricité, contrôlé par le groupe Bouygues] : leur patron historique, Marcel Zadi Kessy, est l’un des plus gros producteurs particuliers de Côte d’Ivoire. Il suscite l’engouement auprès de ses collaborateurs. 

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Ces « néoagriculteurs » sont-ils passionnés ou n’y voient-ils qu’un investissement purement financier ?

La majorité s’investit vraiment. Beaucoup d’entre eux vont dans leurs champs eux-mêmes, surtout que beaucoup se trouvent dans le sud du pays, non loin d’Abidjan. Un article de presse a récemment mis en lumière le phénomène des « planteurs du dimanche ». La Côte d’Ivoire est un pays agricole, fondamentalement. Jusque-là, les cadres et les fonctionnaires d’un certain niveau n’étaient pas vraiment intéressés par la production. Mais les choses changent : ces dernières années, il y a un vrai engouement pour la terre. 

Constatez-vous des dérives ?

En tout cas, ces nouveaux planteurs ont de gros besoins en termes de formation. Le milieu grouille déjà de beaucoup d’arnaqueurs, qui profitent de l’ignorance des nouveaux venus, peu à l’aise avec la chose agricole, pour les dépouiller. Par exemple, j’ai rencontré une dame qui a perdu plus de 50 millions de F CFA (un peu plus de 76 000 euros) dans la zone de Tiassalé, parce qu’elle s’est lancée dans cette activité économique sans formation et qu’elle s’est fait avoir par des marchands d’illusion.

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