3 questions à… Arslan Chikhaoui

PDG du cabinet de lobbying Nord-Sud Ventures

Publié le 28 juillet 2009 Lecture : 1 minute.

Jeune Afrique : Avec ces mesures contre les ­investisseurs étrangers, l’Algérie fait-elle un retour à l’économie dirigée ?

Arslan Chikhaoui : Il ne faut surtout pas voir dans ces mesures une volonté de changer de cap dans l’ouverture de l’économie du pays. Il s’agit d’une pause pour faire le point et mettre de l’ordre. L’ouverture de l’économie algérienne s’est faite au début des années 1990. Mais après la période noire, il y a eu un emballement de l’ouverture tous azimuts sans pour autant en mesurer les impacts. Les pouvoirs publics se sont rendu compte de l’exagération de certaines entreprises étrangères qui n’ont pas tenu leurs engagements en matière d’investissement. Le contexte actuel de crise mondiale se prête à cette remise à plat. Nous avons besoin d’un toilettage et de mesures pour renforcer les mécanismes de contrôle qui se sont révélés inadaptés. 

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Pourquoi ces explications n’ont-elles pas été ­fournies aux entreprises étrangères, qui se sentent sur le banc des accusés ?

C’est vrai que le gouvernement communique mal. Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, l’a reconnu lui-même. Les explications sur les nouvelles mesures n’ont pas été données, laissant la place à la suspicion. Ce manque de communication est à l’origine de cette perception d’insécurité juridique. C’est regrettable. Les explications de texte arriveront avant la fin de l’année. L’Algérie ne veut pas faire fuir les investissements. Elle reste le pays des opportunités. Ne perdez pas patience Messieurs les investisseurs. 

Manque de communication ou non, la rétro­activité de certaines mesures inquiète tous les investisseurs…

La rétroactivité qui touche les sociétés d’importation qui font de la revente en l’état, en leur imposant de faire entrer un partenaire algérien à hauteur de 30 % dans leur capital, est en contradiction avec les conventions internationales signées par l’Algérie. Mais le gouvernement veut à tout prix réduire le poids des importations, la rétroactivité sera donc appliquée.

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