Explosion des importations : le poison de l’économie algérienne
Témoin incontestable d’entreprises algériennes incapables d’assurer les besoins locaux, la courbe des importations suit une ascension vertigineuse. Une tendance que rien ne semble arrêter. De 54,8 milliards de dollars en 2000, les importations ont atteint les 162,9 milliards de dollars en 2008. « Poussées par la progression de la consommation des ménages et le programme d’investissement public qui devrait in fine approcher les 180 milliards de dollars, les importations augmentent plus rapidement que le PIB », résume un chef d’entreprise. De fait, elles représentaient 21 % du PIB en 2000 et 25 % en 2008. Et en ajoutant les services, les importations ont dépassé 30 % du PIB l’an passé. Les derniers chiffres des douanes algériennes, qui portent sur les cinq premiers mois de 2009, ne sont guère rassurants. Surtout que la montée irrésistible des importations s’effectue alors que les exportations connaissent une forte érosion. Concrètement, les exportations ont été de 13,7 milliards de dollars entre janvier et mai 2009, contre 25,7 milliards sur les cinq premiers mois de 2008 (- 46,6 %) et les importations sont passées à 13,2 milliards de dollars, contre 12,4 milliards (+ 5,9 %). Si la balance commerciale reste positive, l’excédent est tombé au cours de la même période de 13,2 milliards de dollars à 512 millions. L’effondrement des exportations s’explique par la chute du prix moyen du baril, qui a glissé à 52 dollars depuis le début de l’année contre 110 dollars en 2008. De leur côté, les importations connaissent un sort très contrasté. Celles des biens alimentaires et des biens de consommation baissent respectivement de 17 % et de 11 %, à l’inverse de celles des biens d’équipement (+ 18 %) et des biens destinés à ‘outil de production (+ 29 %). Le gouvernement algérien inversera-t-il la vapeur ? Il pourrait récolter assez vite les premiers fruits de sa politique de contrôle drastique du commerce extérieur. En avril dernier, les importations auraient reculé de 15 %, à 3 milliards de dollars. Réelle inversion de tendance ou feu de paille ? L’avenir le dira.
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