Le Sud, des provinces pionnières

Publié le 28 juillet 2009 Lecture : 2 minutes.

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Dix ans qui ont changé le Maroc

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Contrairement au nord du pays, dont l’essor est directement lié à l’arrivée sur le trône de Mohammed VI en 1999, le Sud marocain retient l’attention de Rabat depuis bien plus longtemps. Dès le rattachement de la région au royaume, au lendemain de la Marche verte du 6 novembre 1975, le roi Hassan II dépense des sommes colossales pour l’administrer et la quadriller, afin de l’arrimer au territoire chérifien. De 1976 à 1990, la couronne investit ainsi plus de 24 milliards de DH (2 milliards d’euros) dans ses « provinces du Sud » et lance les grands projets structurants sur lesquels repose aujourd’hui son économie : l’extraction de phosphates, à Boukraa, sur un gigantesque gisement de 1,13 milliard de m3 exploité par la société Phosboukraa, filiale de l’Office chérifien des phosphates (OCP), dont la capacité de production est aujourd’hui de 2,4 millions de tonnes par an ; la pêche au poulpe et à la sardine, dont les prises oscillent, bon an mal an, entre 15 000 et 20 000 tonnes pour les céphalopodes, mais atteignent quelque 400 000 tonnes pour le poisson – soit 40 % à 60 % des prises halieutiques marocaines actuelles ; les activités de conditionnement et de commercialisation du poisson à Laayoune, Boujdour et Dakhla ; l’élevage camelin, enfin, riche de 140 000 têtes environ – soit plus de 60 % du cheptel national.

Cap sur les loisirs

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En arrivant au pouvoir, Mohammed VI ne fait que poursuivre la mise en œuvre de cette politique de développement. Le nouveau souverain revendique une continuité avec l’action de son père. Il ne procède par conséquent qu’à quelques ajustements, ajoutant par exemple le tourisme aux grands axes de développement de la région, voyant dans les grandes plages sahariennes, situées à quelques dizaines de kilomètres des îles Canaries, une autre opportunité d’investissement. Notamment à Dakhla, qui est devenu un spot de wind et de kitesurf des plus prisés.

Dans ce secteur, la marge de progression reste immense : en 2006, les provinces du Sud n’ont pas enregistré 75 000 nuitées et les rares touristes qui s’y aventurent n’y restent au mieux qu’une journée, sinon quelques heures…

« La grande nouveauté apportée par Mohammed VI, c’est de vouloir ôter son particularisme à la région, en l’intégrant pleinement dans la politique marocaine de développement », explique Khadija Mohsen-Finan, chercheur en charge du programme Maghreb à l’Institut français de relations internationales (Ifri). Dans cette perspective, le nouveau souverain transfère d’abord la gestion des provinces du Sud du tout-puissant ministère de l’Intérieur à celui des Affaires étrangères, cherchant à montrer ainsi que la question ne relève plus du seul pouvoir royal. Après avoir dissous les réseaux clientélistes de notables locaux entretenus par son père dans la région, il annonce par ailleurs, en mars 2002, la création d’une Agence pour la promotion et le développement économique et social des provinces du sud du royaume, dotée de 7,2 milliards de DH. Sur le même modèle, il créera, quatre mois plus tard, une Agence spéciale Tanger Méditerranée et, l’année suivante, une Agence de l’Oriental.

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