Oui, malgré tout, vive l’Indonésie !
«Vive l’Indonésie ! » titrions-nous dans notre dernier numéro pour saluer le caractère exemplaire de l’élection présidentielle du 8 juillet et l’avancée de la démocratie qui en résulte dans ce pays. Quelques heures après notre « bouclage », des bombes explosaient dans deux grands hôtels de Jakarta. Bilan : au moins neuf morts et une cinquantaine de blessés. Est-ce à dire que notre analyse était erronée ?
Il est indiscutable qu’au cours de son premier mandat le président Susilo Bambang Yudhoyono, qui sera presque à coup sûr réélu à la fin de ce mois, a beaucoup contribué à réduire le terrorisme islamiste, dont le fer de lance est, ou était, la Jamaa Islamiya, responsable dans le passé de nombreux attentats, dont ceux de Bali en 2002. Aucune opération terroriste n’a eu lieu en Indonésie depuis cinq ans, nombre de djihadistes ayant été arrêtés ou ayant renoncé à la lutte armée. Une faction dissidente de la Jamaa Islamiya dirigée par le Malaisien Noordin Mohammed Top continue de rêver de l’instauration par la violence d’un État islamique, mais sa responsabilité dans les attaques du 17 juillet n’était pas formellement établie à l’heure où ces lignes étaient écrites.
Bien entendu, il suffit de quelques dizaines d’« allumés » pour faire exploser des bombes dans des hôtels, même placés sous haute surveillance, et tuer des innocents. Mais ces assassins ne parviendront pas à entraver la marche de ce pays vers la démocratie. Alors, oui, plus que jamais, « vive l’Indonésie ! »
