Visite historique
L’enclave britannique a reçu le ministre espagnol des Affaires étrangères. Une première depuis trois siècles.
Pour la première fois depuis trois siècles, un ministre espagnol des Affaires étrangères, Miguel Angel Moratinos en l’occurrence, s’est rendu, le 21 juillet, en visite officielle à Gibraltar. Ce « rocher » d’à peine 7 km2 planté en terre andalouse est en effet sous souveraineté britannique depuis 1704.
La visite du chef de la diplomatie, considéré comme un traître par les nationalistes espagnols qui l’ont copieusement hué à son arrivée, est-elle une reconnaissance de facto de « l’anglicité » du territoire ? Non, a expliqué Moratinos, « le retour de Gibraltar sous souveraineté espagnole n’est pas négociable, mais nous ne sommes pas venus ici pour nous disputer. Il faut se tourner vers l’avenir. »
Le nom de Gibraltar vient de l’arabe Jebel Tarik, le « mont de Tarik » (le chef berbère Tarik Ibn Ziyad, conquérant de l’Espagne en 711). Située à 15 km des côtes marocaines, l’enclave britannique contrôle le détroit qu’empruntent chaque année quelque cent mille navires et reste une base stratégique de première importance (escale pour les sous-marins nucléaires, centrale d’écoute, etc.). C’est aussi un paradis fiscal et un lieu de transit pour toutes sortes de trafics : cannabis, alcool, cigarettes…
Si la revendication espagnole sur Gibraltar peut se concevoir, elle gagnerait en crédibilité si ce pays ne refusait obstinément de rétrocéder au Maroc ses « présides » de Ceuta et de Melilla.
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