Iran : cafouillage au sommet
Quelques jours après avoir désigné Mashaie comme premier vice-président, Ahmadinejad se voit contraint par le Guide suprême de le limoger.
Mahmoud Ahmadinejad commence mal son nouveau mandat de président de la République islamique. Fort de ses 63 % de suffrages obtenus officiellement le 12 juin, il devrait avoir les qualités d’autorité et de sérénité qu’on attend d’un homme aussi populaire. Ce n’est pas le cas. Sa première décision a été l’objet d’atermoiements et de cafouillages qui en disent long sur son état d’esprit.
Le vendredi 17 juillet, le président Ahmadinejad, qui est entouré de huit vice-présidents, a promu l’un d’entre eux au rang de premier vice-président. Il s’agit d’Esfandiar Rahim Mashaie, qui lui est proche à plus d’un titre puisque la fille de ce dernier a épousé le fils du président. L’initiative a soulevé immédiatement un tollé parmi les conservateurs. Vice-président en charge du tourisme, Mashaie avait défrayé la chronique voilà exactement un an en déclarant que l’« Iran était l’ami des peuples américain et israélien ». Et il avait fallu l’intervention du Guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, pour mettre fin au scandale.
La distinction aujourd’hui de Mashaie a ravivé les polémiques. Kayan, le quotidien proche du Guide suprême, la juge « inacceptable ». Sa démission est réclamée. On apprend qu’elle a lieu dimanche 19 juillet. C’est la télévision officielle en anglais qui annonce le retrait d’« une personnalité très controversée et très proche du président ».
Mais le lendemain, curieusement, Mashaie écrit sur son blog qu’il n’en est rien. Parallèlement, un conseiller d’Ahmadinejad monte au créneau. Il dénonce les « pressions » exercées sur son patron : « Certains sont d’accord avec le président, reconnaissent sa compétence et, en même temps, jettent la suspicion sur ses décisions. » Le conseiller revient sur les déclarations intempestives de Mashaie en juillet 2008 : « Il s’était éloigné de son domaine de compétence et il l’avait d’ailleurs reconnu. De toute façon, l’incident est clos. »
Mardi 21 juillet, le vice-président confirme qu’il n’a nullement l’intention de s’effacer, d’autant qu’on compte sur lui pour « assurer l’efficacité et la cohésion du travail gouvernemental ». En ce qui concerne ses propos de l’année dernière, il précise qu’il avait été mal compris. « Mon objectif était de mener la guerre psychologique contre Israël. »
Coup de théâtre ce même 21 juillet, le Guide suprême demande par écrit à Ahmadinejad de revenir sur le choix de son premier vice-président…
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