A chacune son rôle

GEORGES-DOUGUELI_2024

Publié le 27 juillet 2009 Lecture : 2 minutes.

Alors que le Gabon traverse l’une des périodes les plus délicates de son histoire, trois femmes sont aux commandes de la transition. Fait remarquable, personne n’a intenté un procès en incompétence au chef de l’État, Rose Francine Rogombé, pas plus qu’à la présidente de la Cour constitutionnelle, Marie-Madeleine Mborantsuo, et encore moins à Pascaline Bongo, qui demeure directrice du cabinet présidentiel. Il n’est venu à l’idée de quiconque que le pays soit mal gouverné. Pourtant, comme partout dans le monde, la politique est un univers largement masculin. Et la gestion d’une transition, une aventure très virile. Le leadership féminin a-t-il trouvé sa terre de prédilection au Gabon ? « Il faut attendre la réussite ou l’échec de la transition pour en juger », estime un homme politique.

La première est devenue présidente par intérim à son corps défendant et semble résolue à assumer cette charge sans aucune ambition personnelle. Peut-on en dire autant de Marie-Madeleine Mborantsuo à qui le défunt président Omar Bongo Ondimba a confié la présidence de la Cour constitutionnelle en 1991 ? Son rôle est de veiller à la régularité des élections mais aussi de se prononcer sur la conformité à la Constitution des lois et de certains règlements. À ce titre, elle suit avec une attention particulière les actes signés par Rose Francine Rogombé. Diplômée en finances publiques et fiscalité à l’université de Paris-I Panthéon-Sorbonne en 1981, l’ex-Miss Franceville, âgée de 54 ans, a fait ses armes dans les cabinets ministériels avant de prendre la présidence de la Chambre des comptes de la Cour suprême jusqu’en 1991.

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Inconditionnelle d’Omar Bongo Ondimba, le père de deux de ses enfants, elle est souvent critiquée par les opposants, dont la défiance vient des décisions sans appel qu’elle rend dans le cadre du contentieux électoral. Proche du Parti démocratique gabonais (PDG), Mborantsuo va se retrouver en première ligne lors du prochain scrutin, dont elle devra juger d’éventuels recours en annulation.

Aux deux premières s’ajoute une autre femme d’influence, Pascaline Mferri Bongo. Elle n’a pas quitté le Palais en dépit de la disparition de son père. Au nom de la cohésion du « clan Bongo », elle soutient la candidature de son frère Ali. Ce qui a obligé son compagnon, l’actuel ministre d’État, ministre des Affaires étrangères, Paul Toungui, à refréner sa propre ambition. La gestion de l’immense patrimoine familial, qui lui incombait déjà en grande partie du vivant de son père, devrait être sa principale tâche si elle devait céder la direction du cabinet à l’issue de la transition. En attendant, son bureau est un passage obligé. 

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