La société civile veut peser
Parmi les nombreux candidats brandissant avec énergie leur étiquette d’indépendant, deux d’entre eux risquent fort de voler la vedette. Deux prétendants rentrés au pays pour mener campagne et dont le discours, la posture et le positionnement sont en rupture avec les us et coutumes de cette démocratie gabonaise « conviviale ». Le plus radical, Daniel Mengara (42 ans), a fondé en 1998 le parti Bongo doit partir (BDP), surtout connu pour son site Internet qui n’a cessé de fustiger le régime Bongo. Après onze années passées aux États-Unis, cet originaire de la province du Woleu-Ntem (Nord-Ouest) – qui a eu une part active dans les révoltes estudiantines de 1990 – veut convertir en voix ses diatribes endiablées relayées jusqu’alors sur la Toile. Pas sûr que son éloignement et ce retour de circonstance soient un atout. Bruno Ben Moubamba (42 ans) va également devoir surmonter ce handicap de la « virtualité ». Journaliste de formation, philosophe, militant humanitaire, il s’est surtout fait connaître en faisant le tour des plateaux de télévision en France pour dénoncer « l’oligarchie prédatrice » dans le cadre de « l’affaire des biens mal acquis ». « Je vis six mois par an au Gabon et c’est cette colère contre le système Bongo qui m’a convaincu de partir à la bataille », explique ce proche de Marc Ona, autre leader de la société civile gabonaise.
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