Turbulences à la RAM

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Publié le 29 juillet 2009 Lecture : 2 minutes.

« Cette fois, ils sont déterminés à ne pas lâcher le morceau », se désole un cadre de la Royal Air Maroc (RAM) à propos du mouvement de grève observé par les pilotes entre le 17 et le 20 juillet. La réunion du 21 avec les dirigeants de la RAM a été très tendue et n’a débouché sur aucun accord. L’Association marocaine des pilotes de ligne (AMPL), dont plus de 90 % des membres ont voté pour la poursuite du mouvement à partir du lendemain et jusqu’au 25, a remis à la direction une liste de 72 revendications. « La RAM n’a pas respecté les engagements pris lors de notre dernière grève, en octobre 2008 », assure un membre de l’association. La priorité des pilotes, c’est la marocanisation de la fonction de commandant de bord. Selon Bouchra Bernoussi, leur porte-parole, « la filiale Atlas Blue compte une trentaine de commandants étrangers, et RAM Express pourrait, à terme, ne compter aucun Marocain. Même avec 7 000 heures de vol, les Marocains restent parfois copilotes pendant plus de quinze ans. » 

Arguments fallacieux

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Pour Driss Benhima, patron de la RAM, ces arguments sont fallacieux : « Il est aberrant de penser que, cinquante ans après l’indépendance, une compagnie comme la nôtre puisse s’opposer à la marocanisation. La véritable revendication des pilotes, c’est en fait d’exporter dans chaque filiale le statut, le salaire et les privilèges des commandants de bord de la RAM », a-t-il estimé sur Médi 1 Sat. Les pilotes démentent, le malentendu est total. Quant les uns parlent de « privilèges », les autres répondent acquis sociaux. « La RAM pratique la désinformation : l’augmentation des salaires n’a jamais fait partie de nos priorités », s’insurge Bernoussi.

De part et d’autre, on se refuse à la moindre concession. La compagnie reconnaît qu’elle n’a pas les moyens de marocaniser l’ensemble des postes de commandant de bord, mais estime qu’elle a fait des efforts, notamment en direction de l’Ecole nationale des pilotes de ligne, rouverte en 2004 après plus de sept ans de fermeture. Les effectifs de l’établissement ont doublé en 2006, passant de 25 à 50 élèves par an. Et dix nouveaux appareils de formation ont été achetés. « Nous sommes une grande compagnie marocaine qui arrive à attirer des étrangers d’excellent niveau, est-ce un crime ? » interroge Benhima.

Quoi qu’il en soit, la direction assure que « la grève ne bloque pas la RAM ». Afin d’acheminer le maximum de passagers, des avions ont été loués en Europe, et la flotte d’Atlas Blue a été mise à contribution. Ces dispositions ont permis, toujours selon la RAM, d’assurer 86 % des vols entre le 17 et 20 juillet. Mais cela a un coût : la compagnie aurait déjà perdu entre 50 et 100 millions de dirhams (plus de 150 000 euros) par jour de grève. En cette période de vacances, les voyageurs ont dû s’armer de patience pour supporter les retards et les nombreux reports.

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