Fesman 2009 : les raisons d’un fiasco
Cela ne fait plus aucun doute : la 3e édition du Festival mondial des arts nègres (Fesman) n’aura pas lieu du 1er au 14 décembre prochain. Son report (le quatrième) à 2011 a été confirmé le 21 juillet par Abdoulaye Wade. En 2005, c’est le président sénégalais en personne qui avait voulu faire de Dakar, pour la seconde fois de son histoire après 1966, le point de convergence de l’élite culturelle et intellectuelle d’Afrique et de la diaspora.
Dans la capitale sénégalaise, la nouvelle n’a pas surpris. « On a vu trop grand, les infrastructures ne sont pas prêtes », explique un proche de l’organisation qui préfère garder l’anonymat. Le théâtre de 1 800 places, financé par la Chine, n’est pas achevé et le site où sera construit le village du festival n’a pas été identifié. Même la réhabilitation, d’un coût estimé à 9 milliards de F CFA (13,7 millions d’euros), des centres culturels et du Théâtre national Daniel-Sorano n’a pas commencé. Aucune liste officielle de participants, sénégalais ou étrangers, n’est disponible.
À qui la faute ? Certains sont tentés de mettre en cause Alioune Badara Bèye, le coordonnateur général du Fesman. Mais d’autres estiment que l’homme politique français Jean-Pierre Pierre-Bloch, propriétaire de l’agence Médiatique Events, devra s’expliquer. « Fin 2006, le chef de l’État lui a confié la partie technique et la promotion, un marché de 5 milliards de F CFA », accuse un artiste, qui estime que la partie sénégalaise a joué son rôle : « Elle a mobilisé des centaines d’intellectuels et d’artistes qui se sont retrouvés à Dakar, en 2008 et 2009, pour préparer le colloque sur la renaissance africaine [thème du festival, NDLR]. » Selon toute vraisemblance, il ne sera pas facile de les mobiliser à nouveau.
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