Courrier des lecteurs

Publié le 21 juillet 2009 Lecture : 6 minutes.

L’art de la guerre

– En saluant, une fois de plus, la pertinence des questions posées au chef de l’État congolais par François Soudan (voir J.A. n° 2529), je prierais ce dernier de bien vouloir faire preuve d’objectivité (comme d’habitude) et de mettre fin à mon interrogation. Entre avril 2008, date de sa précédente visite au Congo (voir J.A. n° 2463), et mi-juin 2009, a-t-il noté sur le terrain une amélioration significative des conditions de vie des Congolais et une remise en état des « balises du comportement » vertueux dans la gestion de la chose publique ?

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Dans l’affirmative, je douterais moins de la capacité de Denis Sassou Nguesso à sortir progressivement le Congo du marasme dans lequel il se trouve.

Sinon, ne peut-on pas conclure que le président congolais (militaire de carrière) n’a répondu aux questions qu’on lui posait qu’en appliquant une recommandation simple contenue dans le célèbre Art de la guerre du général chinois Sun Zi : « En donnant l’apparence contraire de ce que l’on est, on augmente ses chances de victoire » ? Si tel était le cas, Sassou Nguesso devait gagner. Mais les Congolais n’ont-ils pas perdu ?

Patrick Tchicayat, Sevran, France

Réponse :

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J’ignore si ma réponse va vous satisfaire, mais elle ne peut être que nuancée. Ai-je noté une amélioration ? Oui. Significative ? Pas assez. Pour le reste, votre conclusion vous appartient…

François Soudan

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Air Mali dans le mur

– Cela fait plus de quinze ans que je lis J.A., un magazine qui a contribué et contribue à mon épanouissement ; je lui souhaite du fond du cœur longue vie.

J’aimerais réagir à un article intitulé « Air Mali retrouve de l’ambition » (J.A. n° 2531). Air Mali monte en puissance, comme le dit l’article, mais l’entreprise va droit dans le mur car le malaise est grand pour les travailleurs. Depuis sa création et jusqu’à aujourd’hui, il n’y a pas eu de règlement intérieur ni de syndicat… Le travailleur qui ose parler de syndicat est menacé de licenciement. Il y en a déjà eu une trentaine depuis sa création, foulant la plupart du temps l’avis de l’inspection du travail. Je demande au prince Aga Khan de sauver les travailleurs de cette compagnie, et de réintégrer ceux qui ont été abusivement licenciés.

Abdoulaye Diaw, Bamako, Mali

Un frère surnommé Mickala

– Je voudrais ce jour rendre hommage à un frère. Oui, un frère, un frère de sang qu’au Gabon nous avions affectueusement baptisé « Mickala » ou « Mickala Jack », alias Michael Jackson. De quoi est-il donc mort ? Il est probable que nul ne le saura jamais. Car nul ne sait comment naissent les étoiles dans le ciel ni ce qui les consume. Michael Jackson était une étoile. Une étoile descendue sur la Terre pour éclairer les hommes de sa magnificence, de sa beauté et de son mystère. Michael Jackson était plus qu’un simple humain car il avait vu au-delà de ce qu’un humain est capable de voir. Son message, évangélique, prophétique, restera gravé en nous comme le témoin de son amour et de son passage parmi les siens : Noirs, Blancs, Jaunes, Beurs, vieux, jeunes, hommes, femmes… Un message d’amour, de paix, d’unité, de partage, d’humilité, de pardon. Un message de grâce, simplement. Salut l’artiste !

Sylvain Ndong, Paris, France

Spiritualité du mouridisme

– Depuis plus de trois ans, je ne peux pas me passer de J.A. (et de ses hors-séries) tellement sa ligne éditoriale est intéressante et ses analyses pertinentes. Chaque lundi, j’ai hâte de découvrir un nouveau numéro. En cela je vous témoigne ma sincère gratitude. Seulement, à la suite de votre confidentiel « Quand les mourides font recette » (J.A. n° 2525), j’invite J.A. à faire un reportage à Touba – ville sainte et chef-lieu du mouridisme – pour voir comment le soufisme est un élément fondamental de l’islam contemporain et comment le mouridisme est un vecteur de développement. Je suis un habitant de cette ville et j’avoue que je n’ai pas regardé l’émission Enquête exclusive, présentée par Bernard de La Villardière et dont il était question dans l’article. J’ai lu avec beaucoup d’intérêt le dossier spécial consacré à Kairouan. Pouvez-vous écrire sur Touba, pour montrer que l’Afrique noire aussi regorge de spiritualité ?

Khadim Ndiaye, Touba, Sénégal

NDLR : J.A. a publié de nombreux articles au sujet du mouridisme. Parmi les plus récents, on trouve des portraits comme « Cheikh Ahmadou Bamba, l’imam noir » (J.A. n° 2065, août 2000) ou « Le phénomène Serigne Mbacké Sokhna Lô » (J.A. n° 2298, janvier 2005), mais aussi des reportages sur la ville de Touba et le Magal, comme « Ville sainte » (J.A. n° 2136, décembre 2001), et une critique du livre consacré au mouridisme par l’ancien collaborateur de J.A., Tidiane Dioh (« Il était une foi(s) l’islam noir », J.A. n° 2436, septembre 2007). Vous le voyez, nous sommes loin de négliger cette dimension de la spiritualité de l’Afrique noire.

Présidents sorciers

– Le président Mamadou Tandja veut changer la Constitution de son pays pour pouvoir rempiler et tazartcher (continuer) l’immense chantier qui lui avait été confié il y a dix ans ? Intention louable. Mais alors, question : lesquels de nos sombres despotes ont-ils jamais réussi, en dix à quarante ans de règne, à faire remonter nos pays des centièmes dernières places de l’indice du développement humain – que nous nous disputons farouchement – aux dix premières ? Certains considèrent même comme un exploit managérial d’avoir réussi à inscrire leur pays sur la liste des pays pauvres très endettés… Un président américain a, lui, quatre ans ou, au plus, huit ans pour maintenir son pays à la place de première puissance mondiale. Chacun d’eux, même le plus nul, y réussit. Faut-il en déduire que le plus intelligent des présidents africains est plus nul que le plus nul des présidents américains ? Où donc se trouve l’erreur ?

Cyprien Kibangou, Abidjan, Côte d’Ivoire

Précision

– C’est avec beaucoup d’intérêt que j’ai lu le J.A. n° 2530 et particulièrement l’article intitulé « Anciens ministres, futurs prévenus ? » Je voudrais néanmoins apporter un rectificatif. Au Cameroun, on note l’entrée de trois femmes dans le gouvernement du 30 juin 2009, et non quatre, puisque le secrétaire d’État aux enseignements secondaires est monsieur Moumouna Foutsou et non madame.

Nkouega Wouako Armand C., Douala, Cameroun

Silences coupables

Oui, il faut punir avec la dernière rigueur les auteurs d’actes attentatoires à la vie humaine. Oui, il faut réprimer la criminalité quelle qu’elle soit. Mais à quel prix ? Et comment ? Est-ce au prix d’autres frustrations, germes de nouvelles conflagrations, de nouvelles victimes ? En me référant à l’affaire Hissène Habré (voir J.A. nº 2512), je me demande si l’Afrique n’est pas victime de ses silences coupables et si nous ne devrions pas tous prendre nos responsabilités à temps. Sinon, comment comprendre que la Belgique ait eu envie de jouer au médecin après la mort ? Réveillons-nous frères et sœurs, pères et mères africains ! Nous sommes capables.

Lagrange Agnankpe Sinmenou, Cotonou, Bénin

Réponse à Barack Obama

– En tant qu’Africain, j’ai été très content d’écouter le discours du premier président étasunien d’origine africaine au Parlement ghanéen [voir pp. 22-28, NDLR]. Quand il dit aux Africains : « Yes, you can », moi je réponds : « No, they cannot. » Je m’explique. Le propre père d’Obama mourut malheureux au Kenya malgré de brillantes études, car, n’appartenant pas à l’ethnie au pouvoir, il ne pouvait pas exercer sa profession ou offrir ses services à son pays. Croyez-moi, beaucoup de cadres africains vivent encore la même situation dans leur pays où l’ethnicisme reste le mode de gouvernement. Raison pour laquelle ils choisissent l’exil pour échapper à la marginalisation ou à l’embrigadement politique.

Hilaire Kibeya, Genève, Suisse

Échec au sommet

– Le sommet de l’UA qui s’est déroulé à Syrte, en Libye, a été un échec parce que les vrais problèmes ont été oubliés. Les dirigeants africains ont choisi de faire plaisir à l’hôte du sommet, le colonel Kadhafi, ainsi qu’à l’homme fort de Karthoum et, enfin, au président nigérien qui aurait quand même dû donner des explications pour sa tentative de modification forcée de la Constitution de son pays.

Jean Marie Mbene, Douala, Cameroun

« Sud-Africains, allez-y ! »

– En voyage en Afrique du Sud, je suis heureux de constater que ce géant pays africain se prépare avec grand enthousiasme et sérieux à la Coupe du monde 2010 de football : stades en chantier, en particulier celui de Durban (à eThekwini), enjambé par un pont majestueux symbolisant la nation Arc-en-Ciel et l’union de ses cultures, mais aussi réfection et élargissement des routes, préparation et embellissement des hôtels, affiches publicitaires géantes dans les artères principales des villes et les aéroports montrant des jeunes Sud-Africains de toutes les couleurs criant en chœur « 2010, vite ». Même la mascotte officielle du Mondial a été dévoilée : un sympathique léopard métissé du nom de Zakumi. Sud-Africains, allez-y, bon courage… Yes, you can !

Dr Samir Doghri, Mossel Bay, Afrique du Sud

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