Hammamet sur scène

Jusqu’au 18 août, la cité balnéaire célèbre les 45 ans de son Festival. À travers une programmation éclectique voulue par son directeur, Lassaad Ben Abdallah.

Fawzia Zouria

Publié le 21 juillet 2009 Lecture : 2 minutes.

Pour sa quarante-cinquième édition, le Festival international de Hammamet* a mis les petits plats dans les grands. Du 7 juillet au 18 août est célébré le centenaire de la naissance du père du théâtre tunisien, Ali Douagi, et sont programmés une douzaine de représentations théâtrales, des spectacles de danse et des concerts avec des musiciens venus du monde entier (Turquie, Espagne, Belgique, Colombie…). Une programmation de qualité que l’on doit à Lassaad Ben Abdallah, nommé directeur du Centre culturel international de Hammamet en 2008.

Lorsqu’on lui demande d’ailleurs s’il n’est pas déchiré entre sa formation de comédien et de metteur en scène et ses fonctions de programmateur culturel, il répond que « la gestion culturelle exige la sensibilité d’un créateur ». Et que « le fondateur du Festival d’Avignon était également un artiste ». Justement, celui qui est perçu par le milieu du quatrième art tunisien comme le Jean Vilar national est un programmateur hors pair, parce que créateur avant tout.

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Né en 1958, Lassaad Ben Abdallah, ancien étudiant de l’Institut supérieur d’art dramatique, « s’est fait la main » aux côtés de grands noms du théâtre comme Raja Farhat ou Ahmed Hafiane. De 1988 à 2000, il a dirigé la compagnie Cith’art, produit une dizaine de pièces, des feuilletons radiophoniques…

En 2001, il est nommé à la tête de la troupe du Kef, dans le nord-ouest de la Tunisie. Mais la ville est dépositaire d’un passé prestigieux qu’elle rechigne à confier au premier baldi débarquant de la capitale. « J’ai dû sortir la troupe de la mainmise des responsables locaux », raconte-t-il. En lançant, en mars 2001, la première édition des « 24 heures de théâtre non-stop » avec un petit budget de 100 000 dinars (53 867 euros), Lassaad gagne son pari. Les curieux affluent de tout le pays…

Faire revivre Dar Sebastian

Son côté créateur refaisant surface, il monte Al-Mansiat, une pièce ancrée dans le patrimoine musical de la région. Là encore, le succès est immédiat et la pièce tourne dans tout le Maghreb. Lorsqu’en 2008 il est nommé à la tête du Festival de Hammamet, il hérite d’une structure vieille de 40 ans et d’une manifestation à renouveler. Il décide alors de faire revivre Dar Sebastian, la villa située dans le Centre culturel. En septembre 2008, il lance « Dar Sebastian fait son opéra », deux semaines d’initiation à l’art lyrique, « Le dimanche littéraire » ainsi que « Les premiers rendez-vous » dédiés à la musique.

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Parallèlement, il met sur pied un système de bourse pour inviter des artistes à séjourner au Centre, comme cela se faisait naguère. C’est ainsi que depuis quelques mois, lorsque le promeneur solitaire s’aventure la nuit sur la plage qui longe le Centre culturel, il a l’impression de voir des notes de musique tomber sur la mer comme des étoiles. Cela ne s’était pas vu depuis très, très longtemps…

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