Les transferts des migrants chuteront de 8,3 % en 2009
On s’en doutait, on le craignait, mais au fur et à mesure que les études paraissent, c’est confirmé : après avoir triplé en une décennie, les transferts d’argent des émigrés vers leurs pays d’origine sont à la baisse, impactés par la crise actuelle depuis le quatrième trimestre 2008. Dans son dernier rapport publié le 13 juillet, la Banque mondiale (BM) table sur une érosion globale de 7,3 % en 2009. Cette année, les transferts de fonds devraient ainsi s’élever à 304 milliards de dollars, contre 328 milliards en 2008 (+ 15 % par rapport à 2007). Plus touchés que d’autres, les pays d’Afrique subsaharienne devraient « connaître une baisse des envois de fonds estimée à 8,3 % », note la BM. Qui précise que dans le top 10 des pays bénéficiant des transferts d’argent les plus importants figurent le Nigeria (10 milliards de dollars en 2008) et l’Égypte (9,5 milliards). Au sud du Sahara, seule l’Afrique du Sud s’en sortirait, pour l’heure, sans trop de dégâts. Au contraire du Lesotho, fortement dépendant des envois d’argent de sa diaspora, qui pèsent pour 28 % du PIB national (chiffre 2007).
Reste que l’institution internationale insiste aussi sur la « relative » bonne résistance de ces envois, par contraste avec la fonte, au soleil de la crise, des investissements privés dans les pays en développement. Reste qu’« une baisse minime de 7 % à 10 % peut être source de difficultés pour les bénéficiaires et leurs gouvernements, en particulier ceux souffrant de déficits budgétaires », souligne Dilip Ratha, chef du groupe Perspectives du développement de la Banque mondiale.
Dernières craintes : que la crise perdure, que le marché des changes soit bousculé, et que les pays de destination des migrants veuillent davantage protéger leur marché du travail et qu’ils durcissent leurs contrôles migratoires. C’est le cas de pays comme les États-Unis, le Royaume-Uni, l’Espagne, l’Italie et même l’Afrique du Sud, qui ont déjà réduit leurs quotas annuels de travailleurs étrangers ou imposé des normes plus strictes. Dans un tel scénario, la baisse des transferts pourrait atteindre non pas 7,3 %, mais 10,1 % en 2009.
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