Un marché de 2,4 milliards de dollars en Afrique

Publié le 21 juillet 2009 Lecture : 1 minute.

Entre juillet 2009 et fin 2011, il y a aura en Afrique 31 élections présidentielles et 7 législatives… Et autant de marchés en perspective pour les fabricants d’urnes, d’isoloirs, les imprimeurs de bulletins, les spécialistes du recensement, toute une industrie qui prospère au gré des rendez-vous électoraux. Le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) qui coordonne l’aide aux processus électoraux de l’ONU et de l’Union européenne, dépense chaque année davantage. En 2003, les contrats passés avec le privé atteignaient 800 millions de dollars, en 2007, les dépenses dépassaient les 2,4 milliards.

L’ONG International Foundation for Electoral System (IFES) recense quelque 30 partenaires privés, dont 4 travaillent régulièrement en Afrique, notamment les britanniques Smith & Ouzman (12 millions d’euros de CA dont plus de la moitié en Afrique) et Intequip, l’indien Rayudu et le canadien Code Inc.

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Le poste le plus onéreux, environ 50 % des dépenses totales, est celui du recensement, avec des marchés importants pour les opérateurs techniques, comme le français Sagem ou le belge Zetes (enrôlement au Gabon et au Togo en 2009). Établir des listes fiables est aujourd’hui considéré, plus encore que l’inviolabilité des urnes ou l’encre indélébile, comme la garantie d’une élection « propre ».

Mais que l’on ne s’y trompe pas, plus un pays est démocratique, moins les élections coûtent cher. Les pays en sortie de crise, en particulier après des conflits armés, doivent investir des sommes colossales dans l’organisation des élections. Ainsi la RD Congo, avec ses 370 millions d’euros en 2006, reste un record absolu. Rapporté au nombre d’électeurs, 20 dollars environ par personne, ce ne furent pourtant pas les élections les plus chères au monde, comme on l’a dit parfois. Avec une estimation provisoire de 66 dollars par électeur inscrit, la Côte d’Ivoire bat aujourd’hui le record, tenu jusqu’ici par le Cambodge, qui en 1993 en avait dépensé 45. Dix ans plus tard, en 2003, le même pays organisait des élections pour moins de 2 dollars par électeur.

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