Bataille judiciaire
La guerre fait rage entre l’armée et les islamistes de l’AKP. Après la découverte d’un « plan de lutte contre les réactionnaires » destiné à déstabiliser le gouvernement et dont l’auteur présumé est un colonel d’active (voir J.A. n° 2528), les députés AKP ont riposté, le 25 juin, en votant une loi permettant aux tribunaux civils de juger des militaires pour « atteinte à la sûreté de l’État », « violation de la Constitution » et « tentative de putsch ».
Depuis, des avocats et des représentants de l’Association des droits de l’homme (dont son ancien président, Akin Birdal), en profitent pour demander à des juridictions civiles de rouvrir divers dossiers impliquant des militaires. Sur la sellette : Yasar Büyükanit, l’ancien chef d’état-major, à propos de l’attentat de Semdinli (2005), où deux officiers, d’abord condamnés à trente-neuf ans de prison, avaient été blanchis par un tribunal militaire. Et le général Çevik Bir, qui, en 1998, aurait joué un rôle clé dans un montage médiatique visant à faire passer ce même Birdal, ainsi que deux journalistes, pour des terroristes pro-Kurdes. Ces derniers avaient été écartés de leur rédaction, et Birdal avait échappé à une tentative d’assassinat.
La nouvelle loi entrera-t-elle en vigueur ? Principal parti d’opposition, le CHP, qui passe pour proche de l’armée, a saisi la Cour constitutionnelle d’une demande en annulation. Signe de tension supplémentaire : le Conseil supérieur de la magistrature envisage de dessaisir les juges chargés du procès du gang Ergenekon – un autre complot impliquant 150 personnes, dont plusieurs généraux.
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus
- En RDC, Nangaa et ses alliés du M23 traduits en justice pour crimes de guerre
- Paul Biya aux JO de Paris : coulisses d’une arrivée ultra-sécurisée
- Affaire Fly ZeJet au Cameroun : le fils du général Semengue se bat pour garder sa compagnie
- L’opposition à la normalisation avec Israël secoue les campus marocains
- En Côte d’Ivoire, à Sakassou, plongée au cœur d’un royaume baoulé divisé