La bonne fortune des Mobutu
La justice helvétique va restituer à la famille 7,7 millions de francs suisses gelés à la mort du maréchal.
«C’est le droit qui l’emporte sur l’anathème et les quolibets », se félicite François Nzanga Mobutu, vice-Premier ministre, fils du maréchal et coadministrateur des biens de la famille avec sa sœur Ngombo. Ce 13 juillet, le Tribunal pénal fédéral, plus haute instance judiciaire helvétique, a décidé de restituer aux ayants droit de l’ex-président zaïrois des avoirs se montant à 7,7 millions de francs suisses (5 millions d’euros) déposés dans des banques du pays. Aussitôt après sa mort, le 7 septembre 1997 au Maroc, les autorités suisses avaient bloqué les comptes du maréchal. En 2007, la présidente de la Confédération helvétique, Micheline Calmy-Rey, avait déclaré que Berne était disposé à restituer ces avoirs à l’État congolais. Lequel a même nommé un avocat chargé de finaliser la transaction, estimant qu’il s’agissait de « blanchiment du produit d’un détournement de deniers publics ». Mais les juges n’ont pas été de cet avis. Au grand dam des plaignants, ils ont constaté que les faits étaient prescrits. Pour éviter qu’un tel cas de figure ne se reproduise, le Conseil fédéral a chargé le Département fédéral des affaires étrangères de lancer une révision de la loi. En attendant, l’argent revient aux héritiers.
Malgré cet heureux dénouement, Nzanga Mobutu s’indigne de « l’instrumentalisation » de cette affaire par certains, qui en ont fait une « arme politique » : « Comment comprendre que la famille puisse récupérer les biens se trouvant au Congo en vertu du pacte républicain scellé avec nos alliés, mais que, en même temps, elle se voie empêchée de toucher au pécule que notre père a épargné au cours de sa vie, dont trente-deux ans à la tête de l’État ? »
