Arche de Zoé : la polémique continue
«Je suis surpris que ces voyous [de l’Arche de Zoé] se retrouvent en liberté aussitôt après avoir quitté le Tchad. Et que les dommages et intérêts revenant aux familles des victimes n’aient toujours pas été payés. Je considère que cette affaire est toujours pendante. D’autant que le président français, Nicolas Sarkozy, m’avait garanti que son pays allait contribuer à l’indemnisation des victimes. » Ces propos du chef de l’État tchadien, Idriss Déby Itno, dans une interview parue dans Jeune Afrique n° 2531 (du 12 au 18 juillet) ont provoqué un véritable tollé. Repris le 12 juillet par les médias français, ils ont été abondamment commentés. D’autant que Déby Itno a enfoncé le clou : « Je continue jusqu’ici à croire que Nicolas Sarkozy fera ce qu’il a dit. Je ne peux pas penser un seul instant qu’un chef d’État qui a donné sa parole puisse se dédire. » Finalement, la réponse du Quai d’Orsay est venue le 13 juillet : « La dette civile reste due par les membres de l’Arche de Zoé. L’État français ne saurait se substituer aux intéressés pour le règlement de cette dette. »
Face à cette réaction, N’Djamena se sent floué. D’autant que, contre l’avis de son opinion publique, Idriss Déby Itno avait pris sur lui de remettre à Sarkozy les six membres de l’Arche de Zoé, condamnés à huit ans de réclusion et à 6,3 millions d’euros d’amende. En contrepartie, indique une source proche de la présidence tchadienne, d’un engagement ferme de Sarkozy à garder les condamnés en prison jusqu’au terme de leur peine et à faire débourser les dommages et intérêts par son pays. Pour N’Djamena, cette affaire, perçue comme une question d’orgueil national, n’est toujours pas réglée.
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