Deux opposants sortent du lot
Par rapport à l’opposition « radicale », l’opposition modérée peut se réjouir de scores plus qu’honorables à travers deux de ses représentants, même s’ils sont très loin derrière Denis Sassou Nguesso. Il s’agit de Joseph Kignoumbi Kia Mboungou, 57 ans, candidat indépendant arrivé deuxième avec 7,46 %, et de Nicéphore Antoine Fylla Saint-Eudes, 52 ans, du Parti républicain et libéral (PRL), troisième avec 6,98 % des voix.
L’histoire de Kignoumbi est marquée par un désamour avec sa famille politique d’origine, l’Union panafricaine pour la démocratie sociale (Upads), le parti de l’ancien président Pascal Lissouba, plus divisé que jamais. Député de l’Upads, ce directeur de société n’en était pas à son coup d’essai : il avait déjà affronté l’actuel président lors du précédent scrutin. « J’étais déjà candidat indépendant en 2002, explique-t-il. L’important pour moi c’est de continuer à avancer. Je suis logique avec moi-même. Partout où je suis passé, on m’a demandé si cette élection n’allait pas nous ramener vers la violence. Mais j’ai dit qu’il fallait y aller, même si, de mon point de vue, toutes les conditions n’étaient pas réunies. Il fallait que je teste ma capacité à convaincre les électeurs. » Quant à savoir s’il peut, éventuellement, entrer au gouvernement, Kignoumbi Kia Mboungou répond : « Si c’est dans l’intérêt des Congolais, pourquoi pas. »
Fylla Saint-Eudes n’est pas, non plus, un novice en politique, même si c’est sa première participation à une élection présidentielle. Ancien député du Parti congolais du travail (PCT, ex-parti unique actuellement au pouvoir) de 2002 à 2007, conseiller municipal à Brazzaville, il a longtemps été expert-comptable chez Ernst&Young. Il a dirigé, de 2003 à 2008, la compagnie sucrière Saris.
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