De quoi le président camerounais Paul Biya a-t-il parlé avec Éric Besson, le ministre français de l’Immigration, qui accompagnait, fin mai, le Premier ministre François Fillon à Yaoundé ? De foot, bien sûr !

Premier supporteur des Lions indomptables, Biya déplore la situation délicate dans laquelle se trouve son équipe favorite dans sa course aux qualifications pour le Mondial 2010. Selon le quotidien français L’Équipe, le chef de l’État évoque la succession d’Otto Pfister, le sélectionneur allemand des Lions : « Qui peut reprendre en main la destinée du groupe ? » s’interroge-t-il.

Besson se sent investi d’une mission. Il contacte Charles Biétry, ancien journaliste et ex-président du Paris-Saint-Germain (PSG). Pour ce dernier, l’homme idéal est Paul Le Guen, 45 ans. L’entraîneur du PSG se dit intéressé. Sa candidature est transmise à Mohamed Iya, le président de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot). La liste des prétendants est longue, mais le parcours de Le Guen (trois titres de champion de France avec l’Olympique lyonnais, entre 2003 et 2005) plaide aussitôt en sa faveur.

Le 15 juillet, la Fecafoot officialise son arrivée à la tête des Lions pour une durée de six mois. Avec possibilité de prolongation en cas de qualification pour le Mondial. « Un bon choix », titre la presse camerounaise, impressionnée par le palmarès du Breton. Autre sujet de conversation : sa rémunération. Pfister touchait un salaire mensuel de 40 millions de F CFA : 60 000 euros, bien loin des 85 000 euros que Le Guen percevait au PSG. Ce dernier a-t-il consenti des sacrifices financiers ? C’est très probable, d’autant qu’il arrive avec son fidèle adjoint, Yves Colleu, dont le salaire serait de 20 millions de F CFA (30 000 euros).