Complot de famille (suite)

Publié le 20 juillet 2009 Lecture : 2 minutes.

Le grand ménage se poursuit au sein de la famille Eyadéma. Après Kpatcha, arrêté en avril dernier pour « attentat contre la sûreté de l’État », c’est au tour d’un autre de ses demi-frères, Rock Balakiyem, de se retrouver dans le collimateur du président Faure Gnassingbé.

Réélu en janvier 2009 à la tête de la Fédération togolaise de football (FTF) après en avoir été évincé deux ans auparavant, ce militaire de carrière élevé au rang de lieutenant-colonel s’est vu retirer la direction du Régiment blindé de reconnaissance et d’appui (RBRA) des Forces armées togolaises (FAT).

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Joint par téléphone, ce dernier, qui est également directeur général adjoint du Port autonome de Lomé, se refuse à tout commentaire. Son éviction n’est pourtant qu’une demi-surprise. Officiellement, elle fait suite à un arrêté ministériel du 10 juillet réorganisant plusieurs corps sensibles des FAT. Mais elle intervient surtout dans le contexte de la tentative de putsch attribuée à son frère Kpatcha, toujours en détention à l’Agence nationale de renseignements, une annexe de la présidence de la République.

Rien ne permet, jusqu’à présent, d’établir une quelconque complicité de Rock dans cette tentative. On sait seulement que c’est à lui que Kpatcha a téléphoné en premier lorsque les loyalistes du colonel Kadanga ont encerclé sa villa, dans la nuit du 12 au 13 avril. C’est également lui qui est intervenu physiquement, quelques minutes après ce coup de fil, pour éviter que les militaires ne donnent l’assaut.

Mais le nom de Rock Gnassingbé, qui a toujours été très proche de Kpatcha, revient régulièrement dans les dépositions des conjurés, à commencer par celle d’Essozimna, neveu de feu Gnassingbé Eyadéma. Comme à d’autres membres de la famille, on prête à Rock une certaine rancœur à l’égard de l’actuel président togolais. « Il était furieux d’avoir été écarté un moment de la FTF », aurait notamment affirmé Essozimna lors de son audition.

Faure Gnassingbé cherche-t-il à neutraliser un nouveau comploteur potentiel au sein de sa fratrie ? Quoi qu’il en soit, on ne peut s’empêcher de comparer l’éviction de Rock du RBRA au mode utilisé pour écarter progressivement Kpatcha de ses différents postes : lors de son arrestation, l’ancien ministre de la Défense n’avait plus qu’un simple mandat de député. La question, désormais, est de savoir si Rock occupera encore longtemps la direction du port et celle de la fédération de football de son pays. Déjà, le 1er juillet dernier, plusieurs membres du Bureau exécutif ont dénoncé dans une lettre le « dysfonctionnement dangereux » de la FTF en raison de son « opacité financière » et de sa « gestion solitaire ».

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