Mansouri, maire éphémère

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Publié le 20 juillet 2009 Lecture : 2 minutes.

L’enthousiasme suscité par l’élection d’une femme, Fatima Zahra Mansouri, à la mairie de Marrakech, le 22 juin, aura été de courte durée. Le 13 juillet, le tribunal administratif de la ville a créé la surprise en annulant les résultats du scrutin dans la circonscription de Ménara, dont Mansouri avait été élue conseillère municipale.

Le tribunal avait été saisi, le 18 juin, par deux membres du Front des forces démocratiques (FFD), dont Rabii el-Kaoutari, tête de liste à Ménara. Selon ce dernier, « des sympathisants du FFD ont trouvé plusieurs bulletins de vote dans une poubelle du quartier de Mhamid ».

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La décision du tribunal a également été motivée par des irrégularités lors du décompte des voix et dans les procès-verbaux établis par les responsables des bureaux de vote. Mais, précise El-Kaoutari, « cette décision n’est en rien dirigée contre Mme Mansouri. Nous faisions d’ailleurs partie de la coalition qui a contribué à son élection. » 

Stupeur et suspicion

Au Parti authenticité et modernité (PAM), la suspicion le dispute à la stupéfaction. « C’est la responsabilité de l’administration locale et non la nôtre qui est mise en cause », rappelle Salah el-Ouadie, son porte-parole. Le 14 juillet, le bureau national du PAM a organisé une réunion extraordinaire et publié un communiqué dans lequel il s’étonne que « la fuite des bulletins » ait échappé à la vigilance des services de la wilaya de Marrakech et des services centraux du ministère de l’Intérieur. Il note également que les parties concernées n’ont pas été informées de l’action en justice. Et pour cause, le courrier destiné à Mme Mansouri a été envoyé… au siège du Parti justice et développement (PJD) !

« Bien avant l’élection, nous avions alerté les autorités sur l’état désastreux de la gestion de Marrakech, où des lobbies corrupteurs et corrompus sont à l’œuvre », rappelle El-Ouadie. Le communiqué du PAM accuse d’ailleurs le wali de Marrakech d’avoir exercé des pressions sur la maire de la ville, lui demandant notamment de « fermer les yeux sur certains dossiers suspects ». Mme Mansouri aurait-elle payé le prix de sa non-coopération ? L’enquête diligentée par le ministère de l’Intérieur le dira, mais, au PAM, on parle déjà de « manipulation préméditée ». « Notre parti est devenu une cible parce qu’il incarne le changement », considère le député Mohammed Benhamou.

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Décidé à user de tous les recours possibles pour éclaircir l’affaire, le PAM va faire appel de la décision de justice. Si cette dernière est confirmée, de nouvelles élections seront organisées. Pour marquer leur protestation, ses élus de Marrakech ont observé une grève de quarante-huit heures, et le parti a boycotté la réunion d’information organisée le 16 juillet par le ministère de l’Intérieur. « Le cas de Mme Mansouri est hautement symbolique. Elle incarne la volonté de faire de la politique autrement. Nous ne laisserons pas les forces rétrogrades remettre en cause sa victoire », conclut El-Ouadie.

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