Rival

Fouad Laroui © DR

Publié le 16 juillet 2009 Lecture : 1 minute.

Voilà un mot qui semble contenir toute une histoire ou, à tout le moins, une anecdote édifiante. Au bord d’un fleuve (rivus en latin) habitent deux bonshommes qui en tirent toute leur subsistance. En principe, tout va bien et la vie continue le long de ce fleuve qu’on espère tranquille. Mais que se passe-t-il le jour où les deux rivâlis se disputent, pour des raisons liées à l’exploitation des eaux du fleuve (par exemple) ? Les voici en colère, se disputant, alertant la justice locale s’il y en a une, etc. Ils sont devenus, dans l’acception moderne du terme, des rivaux. C’est bien là l’étrange étymologie de ce mot.

Qu’en est-il des langues sémitiques ? La racine commune de « voisin » est g-w-r, d’où jâr en arabe classique et dans les dialectes dérivés. Mais dans l’antique Akkadien, geru signifiait « hostile » : nous revoilà dans la même situation que rivâlis / rival : le voisin est quelqu’un qui ne nous veut pas de bien – par définition.

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Plus surprenant encore, ger en hébreu et gr en phénicien signifient tous deux « prosélyte ». Est-ce à dire que le voisin, c’est celui qui veut à tout prix nous convertir ? Et si on n’est pas d’accord ? Il se transforme en geru akkadien ?

Moralité (commune aux Sémites et aux Latins) : pour vivre heureux, vivons sans voisin…

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