Sokey Edorh, peintre voyageur

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Publié le 16 juillet 2009 Lecture : 2 minutes.

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Togo, attention, fragile!

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Niché en plein cœur du quartier populaire de Nyekonakpoé, à Lomé, l’atelier de Sokey Edorh serait difficile à retrouver si le peintre plasticien n’était connu de la plupart des habitants. Il est vrai que l’artiste de 54 ans, né à Tsévié, région maritime à 30 km de Lomé, a passé une bonne partie de sa vie dans les rues cahoteuses de cet arrondissement de l’ouest loméen.

Ici, tout le monde connaît le motard à la coiffure « rasta », chevauchant des motocyclettes pétaradantes et puissantes. Témoin de cette passion pour la moto, plusieurs pièces de rechange entreposées dans son patio se mêlent aux sculptures, toiles et objets divers, dans un joyeux capharnaüm.

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Le plus fascinant, quand on passe la porte de l’atelier, c’est l’impression d’entrer par effraction dans l’univers créatif de l’artiste. Par-dessus son épaule, on le regarde travailler des objets et des toiles qui voyageront au bout du monde, à l’instar de ceux exposés au musée de Newark, près de New York, ou au Lehmbrück Museum de Duisburg, en Allemagne.

Après son baccalauréat, il effectue deux années de philosophie à l’université de Lomé, avant de partir en France pour intégrer l’école des beaux-arts de Bordeaux en 1988. S’il aime à se définir comme un grand voyageur, le peintre est toujours revenu sur ses terres togolaises, partageant son temps entre son repaire de Lomé ou son autre atelier de Kpalimé (Nord-Ouest). « C’est à la suite d’un voyage à Korogho, en Côte d’Ivoire, que l’idée de travailler avec la latérite est née », raconte-t-il. À partir de ce moment, le peintre a intégré dans ses toiles cette terre rouge, comme on a pu le voir dans son célèbre tableau Poussière de Korogho. Au Mali, il s’initie à l’écriture et à la mythologie Dogon, dont plusieurs idéogrammes indéchiffrables pour les non-initiés se retrouvent dans ses peintures.

Dans ses ateliers togolais, la jeune génération de plasticiens du pays, sélectionnés en 2004 au Dak’art, à « Beautés d’Afrique », et en 2005 à « Créateurs d’Afrique », vient se former aux techniques du maître, mais aussi l’écouter discourir sur ses thèmes favoris : l’avancée du désert, l’émigration et l’épanouissement de la jeunesse africaine.

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