Vers la réconciliation

GEORGES-DOUGUELI_2024

Publié le 15 juillet 2009 Lecture : 2 minutes.

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Togo, attention, fragile!

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Concertation, apaisement… Le Togo entend démontrer qu’il vaut beaucoup mieux que la réputation d’État instable et peu démocratique qui lui est faite, et semble résolu, cette fois, à exorciser les démons de la violence politique pour se forger un destin de pays émergent. Comment, en effet, améliorer son image à l’étranger, créer la confiance, attirer les investisseurs et instaurer une paix durable lorsque suspicion et méfiance parasitent la cohabitation entre citoyens d’un même pays ?

La tâche est ardue car, pour les uns, l’Histoire s’est arrêtée un certain 12 janvier 1963, jour funeste de l’assassinat du père de l’indépendance, Sylvanus Olympio, par un groupe de soldats, parmi lesquels un certain adjudant-chef Étienne Gnassingbé Eyadéma. Premier coup d’État de l’Afrique des indépendances, ce putsch sera loin d’être le dernier. Devenu président du Togo, Gnassingbé Eyadéma a échappé à plusieurs attentats, dont celui de Sarakawa, en 1974, commémoré encore aujourd’hui, trente-cinq ans après le crash de son DC3.

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Malgré la disparition de la quasi-totalité des acteurs de ces violences, leurs héritiers biologiques et politiques restent profondément marqués. Et les blessures nées de ces traumatismes sont loin d’avoir cicatrisé, qui continuent d’empoisonner le jeu politique et de rendre délicate toute recherche du consensus.

Confronté à la difficulté de gouverner face à une opposition qui lui conteste toute forme de légitimité et reste bien implantée dans le sud du pays, Faure Gnassingbé s’efforce de se poser en homme de paix et de dialogue. Ainsi, à la suite des accords de Ouagadougou d’août 2006, il a proposé – en vain – de partager le pouvoir avec l’Union des forces de changement (UFC), un des partis d’opposition les plus irréductibles du continent. Pour la première fois de son histoire tourmentée, en octobre 2007, le pays a réussi à organiser un scrutin législatif sans qu’il y ait mort d’homme. Enfin, le chef de l’État vient d’installer une Commission vérité, justice et réconciliation afin que le Togo fasse la lumière sur les violences politiques commises entre 1958 et 2005 et puisse affronter de manière critique et constructive son passé, pour éviter que de tels faits se répètent.

Mais le président est également attendu au tournant par l’aile dure de son propre camp, incarnée par son jeune demi-frère Kpatcha Gnassingbé, arrêté et incarcéré depuis avril dernier pour « tentative d’atteinte à la sûreté de l’État ».

Au bout du compte, quel que soit le président élu à l’issue du scrutin de 2010, il ne pourra faire l’économie de cette catharsis à l’échelle nationale. Réconciliés, peut-être les Togolais mettront-ils alors toute leur énergie à reconstruire la « Suisse d’Afrique », à laquelle ils sont si attachés.

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