Bye-bye Bob

JOSEPHINE-DEDET_2024

Publié le 15 juillet 2009 Lecture : 1 minute.

« Nous nous sommes horriblement trompés », a reconnu Robert McNamara dans ses Mémoires (1995), à propos de la guerre du Vietnam. Depuis qu’en 1964 un sénateur démocrate a qualifié cette page tragique de l’Histoire de « guerre de McNamara », le nom du secrétaire à la Défense (de 1961 à 1967) de John F. Kennedy et de Lyndon B. Johnson lui reste associé.

Pourtant, « Bob », qui s’est éteint le 6 juillet à l’âge de 93 ans, a mis autant d’énergie à se désengluer de ce bourbier qu’il en avait mis à s’y engager. En 1967, il ne croyait plus ni en l’efficacité des bombardements sur le Nord-Vietnam ni même en la victoire. Et le faisait savoir haut et fort, ce qui lui valut d’être écarté de ses fonctions. En 2003, il s’était montré tout aussi sévère à l’égard de George W. Bush et de sa guerre en Irak : « Nous sommes la nation la plus puissante du monde. Nous ne devrions jamais utiliser ce pouvoir unilatéralement. »

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Fils d’un grossiste en maroquinerie, diplômé de Berkeley et féru de statistiques, McNamara fut le premier président du groupe automobile Ford à ne pas être issu de la prestigieuse famille de Detroit. Robert Kennedy l’avait débauché de ce poste en 1960 pour le présenter à son président de frère. « Je ne suis pas sûr d’être qualifié pour le job », avait murmuré McNamara. « Écoute, Bob, il n’y a pas non plus d’école pour devenir président », lui avait rétorqué John Kennedy.

À la tête de la Banque mondiale de 1968 à 1981, Robert McNamara œuvra sans relâche en faveur des pays en développement. En 2004, il s’était remarié à une Italienne de dix-huit ans sa cadette. Sacré tempérament ! 

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