Festin culturel

La seconde édition du Festival panafricain de la culture a connu un lancement grandiose. Alger est sous le charme.

Publié le 15 juillet 2009 Lecture : 2 minutes.

Quarante ans après avoir accueilli le premier Festival pana­fricain de la culture (Panaf), Alger abrite, du 5 au 20 juillet, la seconde édition. « Nul autre pays n’était mieux placé », a affirmé lors de l’inauguration officielle Jean Ping, président de la Commission de l’Union africaine, qui, en 2007, avait confié à l’Algérie l’organisation de l’événement.

La cérémonie d’ouverture, grandiose, a été marquée par un spectacle réalisé par le chorégraphe franco-algérien Kamel Ouali. Trois des plus belles voix du continent étaient réunies pour la circonstance : celles des divas algérienne Warda et cap-verdienne Cesaria Evora ainsi que celle du Sénégalais Youssou N’Dour. Le spectacle était constitué d’une série de tableaux retraçant l’histoire de l’Afrique, de l’Antiquité au combat libérateur contre le colonialisme, en passant par la douloureuse période esclavagiste. La comédienne française Isabelle Adjani, que les Algériens revendiquent comme une des leurs, a joué le rôle de maîtresse de cérémonie et de narratrice.

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La veille, le 4 juillet, la foule se pressait dans les rues et sur les balcons des immeubles d’Alger pour voir défiler les 8 000 participants et les 53 chars représentant chacun des pays africains associés à l’événement. La canicule n’a pas empêché la communion entre les Algérois et leurs invités venus des cinq régions du continent : musiciens et dramaturges, cinéastes et plasticiens, chanteurs et techniciens qui, quinze jours durant, offriront plus de 500 concerts de musique, des centaines de projections de films primés à Ouagadougou ou Carthage, une quarantaine de pièces de théâtre, des expositions ou encore des défilés de mode. Même la première édition, portée par l’euphorie des indépendances et l’enthousiasme de l’intégration des pères fondateurs, n’avait pas connu une programmation aussi riche. « C’est plus que de simples retrouvailles entre Alger et le monde noir, témoigne un organisateur de l’événement, c’est une réappropriation de sa dimension africaine. »

Le succès populaire du Panaf donne lieu à des situations surprenantes : des jeunes voilées se trémoussant sur des airs de coupé-décalé, la symbiose entre les tambours du Burundi et les karkabou du Sud algérien, un public réputé turbulent qui écoute religieusement la morna cap-verdienne ou se fait « bouger » par la rumba congolaise.

Toutefois, le Panaf n’est pas qu’une litanie de concerts et de spectacles. Il est également l’occasion d’échanges entre écrivains, historiens, scientifiques. Rencontres littéraires, réédition d’ouvrages, production d’œuvres cinématographiques et hommages à deux grands disparus de la culture africaine, Frantz Fanon et Miriam Makeba, marqueront la manifestation. Pour représenter la diaspora, les organisateurs ont choisi deux pays : les États-Unis et le Brésil. Un festin culturel alliant quantité et qualité. Alger est complètement sous le charme.

(du 5 au 20 juillet)

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