Des Keffois pas comme les autres

Fawzia Zouria

Publié le 15 juillet 2009 Lecture : 2 minutes.

Éternel étudiant – il vient de décrocher un doctorat en histoire de l’Antiquité à la prestigieuse Sorbonne, sans jamais avoir quitté sa ville –, Mohamed Tlili, 60 ans, ancien délégué régional de l’Institut national du patrimoine, fondateur du Festival culturel de Sidi Boumakhlouf et de la Journée du patrimoine keffois, a dirigé de nombreux projets de restauration des monuments, dont celui de la Casbah, et a été l’un des premiers promoteurs du tourisme culturel. Aujourd’hui, il s’échine à réclamer le lancement d’une « stratégie de préservation des sites historiques », réclame la poursuite de la restauration de la Casbah et rêve de faire de sa ville la « Ouarzazate de la Tunisie » en matière d’industrie cinématographique.

Le peintre Ammar Belghith, lui, s’est réfugié dans la montagne, où il a creusé une grotte pour loger son atelier. Depuis, toute la Tunisie est au courant de sa folle idée : il peint sous la roche, là où passe un interstice de lumière, et a inventé un nouveau concept, « l’infinitisme », dont le but est de faire réaliser une toile universelle par des artistes du monde entier. Et comme personne ne l’encourage financièrement ni symboliquement, il a entrepris d’exprimer sa reconnaissance à la seule créature qui l’a soutenu : l’ânesse de son voisin Aziz qui le ramène au village avec ses toiles. Il lui a donc décerné un « certificat de satisfecit » ainsi rédigé : « Cette distinction a été décernée à l’ânesse d’Aziz en considération des gros efforts qu’elle a fournis pour la réalisation de la Grotte des arts et des sacrifices qu’elle a consentis au profit de la culture locale. » Ainsi sont les Keffois. L’humour contre le désespoir !

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Raoudha Channoufi, qui veut démentir ceux qui prétendent qu’on ne peut pas accueillir de touristes au Kef, a ouvert une maison de charme à quelques kilomètres de la ville, en plein champ. Surprise : son carnet de réservations est plein pour les deux ans à venir. Ses convives profitent de la nature, déjeunent autour de la piscine et, surtout, goûtent à la cuisine keffoise, riche, entre autres, d’une vingtaine de variétés de pains, d’un couscous au mislan (à l’agneau) et de pâtes faites maison (hlalim).

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