Un carrefour des mémoires
Tour à tour numide, romain, byzantin et musulman, Le Kef conserve les traces des civilisations qui s’y sont succédé. La ville abrite, entre autres monuments, les ruines d’un temple de Vénus – le seul en Afrique du Nord –, une église du IVe siècle et une synagogue, la Ghriba du Kef, lieu de pèlerinage juif le plus important après celui de Djerba.
Ici, dans ce qui fut la Sicca Veneria des Romains, il n’est pas une vallée où l’on ne distingue les vestiges d’une basilique, où ne reposent les corps d’anciens guerriers berbères ou de preux chevaliers musulmans, où ne se dressent des pavillons aux tuiles rouges rappelant la mémoire de grands fermiers français. Il est des cimetières qui furent communs à toutes les confessions et des lieux sacrés juifs où les Keffoises se rendent encore de nos jours pour implorer la fécondité. Il est des chrétiens qu’on a canonisés saints musulmans, comme le fameux Sidi Mizouni, qui ne serait autre qu’un certain Charles Maison ; ou ce Bernard Roy, archéologue de son état, qu’on baptisa le Marabout du Kef.
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