Marrakech, capitale soufie
Un millier d’adeptes du soufisme et de chercheurs, venus d’une quarantaine de pays, se sont retrouvés, du 10 et 12 juillet, à Marrakech et sur le site de Sidi Kicher. Placée sous le patronage du roi Mohammed VI, en sa qualité de Commandeur des croyants, et organisée par le ministère des Affaires islamiques, cette rencontre est la plus importante du genre au niveau mondial.
Alors que le Maroc a engagé un vaste chantier de réformes du champ religieux (formation des imams, lancement de chaînes de télévision, promotion du rôle de la femme dans la vie des mosquées…), ce colloque atteste de l’intérêt du royaume pour le soufisme.
Ce courant mystique et ascétique de la religion musulmane est né en Irak au VIIIe siècle. Enseigné par des guides, dont l’ascendant s’étend parfois bien au-delà de leur pays, il fait appel à des valeurs contemplatives, menant à la sagesse et à la paix spirituelle. Certaines confréries (tarika), comme la Tarika Boutchichiya, ont une grande influence au Maroc, avec l’aval des autorités religieuses du royaume, soucieuses de contrer les dérives extrémistes de certains courants de l’islam.
L’importance de cette rencontre, qui a permis à des guides de tous les continents d’échanger leurs idées, a été saluée par le ministère des Affaires islamiques, dirigé par Ahmed Toufiq, très engagé en faveur de la modernisation et de l’ouverture de la pratique religieuse à l’intérieur du royaume.
« La tolérance nous dicte, aujourd’hui plus que jamais, de contribuer à corriger l’image de l’islam », a déclaré le roi Mohammed VI dans un message aux guides soufis, qu’il a exhortés à « éclairer les esprits et à purifier les âmes haineuses, rancunières ou ignorantes ».
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