3 milliards de dollars
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François Soudan
Directeur de la rédaction de Jeune Afrique.
Publié le 15 juillet 2009 Lecture : 1 minute.
En l’espace de trois jours, du 9 au 11 juillet, Barack Obama aura rencontré le meilleur et le pire de l’Afrique. Le meilleur, ce fut bien sûr sa visite à Cape Coast, la Gorée anglophone, et à Accra, capitale d’un Ghana exemplaire qui en est à sa cinquième passation de pouvoir démocratique depuis 1992. Dans un entretien accordé il y a quelques jours au site privé américain Allafrica, Obama a tenu à préciser les raisons d’un choix qui, compte tenu de son immense popularité sur le continent (elle égale presque celle de Mandela), a fait beaucoup de jaloux. Pourquoi le Ghana ? « Parce qu’il faut, dit-il, mettre en exergue les bons modèles. » Et de marteler ce qui, selon lui, est la voie à suivre : « Il n’y a pas d’excuses à la mauvaise gouvernance et à la corruption… Si les dirigeants eux-mêmes exigent comme préalable 10 %, 15 % ou 25 % de commission, qui viendra investir dans ces conditions ? Il est très important que les dirigeants africains assument leurs responsabilités et soient obligés de rendre des comptes. Les Africains sont responsables de l’Afrique. » Ces phrases, il faut être Barack Obama pour oser les dire sans craindre d’être accusé de paternalisme méprisant. De lui, on accepte la leçon…
Ghana côté pile, Kadhafi côté face. Avant de s’envoler pour le continent de ses ancêtres, B.O. n’a pu éviter de saluer M.K. Cela s’est passé fortuitement, en marge du sommet du G8 en Italie, auquel le « Guide », président en exercice de l’Union africaine, était un invité en quelque sorte obligé. À en juger par les images, c’est le Libyen qui a provoqué cette rencontre, et on le comprend : jamais, en quarante ans de pouvoir, il n’avait serré la main d’un président américain ! Une poignée à 3 milliards de dollars (le montant des compensations versées par la Libye aux familles des victimes de Lockerbie) pour celui qui, si l’on s’en tient aux critères retenus par Barack Obama, n’est pas pour l’Afrique le modèle, mais l’antimodèle…
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