L’automobile tourne à plein régime
Avec une croissance à deux chiffres sur le premier semestre, les ventes de véhicules neufs progressent, malgré la taxe en vigueur depuis moins d’un an.
Décidément, en Algérie, l’automobile n’est pas en panne, avec une croissance à deux chiffres et des ventes toujours à la hausse : + 11 % sur le premier trimestre 2009, avec un bond de 50 % sur le seul mois de janvier. En 2008, déjà, plus de 327 506 véhicules avaient été importés – concessionnaires et particuliers confondus – pour une valeur de plus de 4 milliards de dollars. De quoi faire des envieux dans d’autres pays, où les chiffres, malmenés par la conjoncture, sont à la baisse. De ce côté-là de la Méditerranée, pas besoin, comme en France, de primes à la casse pour soutenir les ventes.
Le marché automobile algérien pèse à lui seul trois fois celui du Maroc, avec 121 000 immatriculations neuves en 2008. Sur le continent, il occupe la deuxième place derrière l’Afrique du Sud, qui, elle, souffre davantage de la crise internationale.
Pourtant, fin 2008, les concessionnaires prédisaient eux aussi un recul des ventes en Algérie. La faute non pas à la crise, mais à la nouvelle taxe instaurée par le Premier ministre Ouyahia sur tout achat de véhicule neuf, une mesure entrée en vigueur le 1er août 2008. Le montant de cette taxe, calculée selon la cylindrée du véhicule, varie entre 50 000 et 150 000 dinars (500 à 1 600 euros environ, tout de même). Pour en compenser l’impact sur les prix de vente, les concessionnaires ont multiplié les remises. Loué soit aussi le boom du crédit à la consommation, autre motif de la bonne santé du secteur, car consacré par la plupart des souscripteurs à l’achat d’une voiture.
Citroën reprend des couleurs
Au palmarès des marques les plus vendues en ce début de 2009, Renault occupe la première place, avec plus de 17 000 véhicules écoulés, selon les chiffres de l’AC2A, une association qui rassemble les concessionnaires du pays. Suivent Hyundai, Toyota, Chevrolet et Peugeot. Bien que plus bas dans le classement, Citroën retrouve des couleurs, boosté par une hausse de 118 % de ses ventes durant les quatre premiers mois de cette année. Pas de quoi entamer l’optimisme des marques asiatiques (Toyota, Nissan, Daihatsu, Mitsubishi…), qui, depuis quelques années, gagnent des parts de marché grâce aux voitures à bas prix notamment, jusqu’à supplanter les marques européennes au palmarès des ventes.
Seul bémol dans ces cieux sans nuages : les mois d’avril et de mai ont été moins bons que ceux du premier trimestre 2009. La faute, selon certains experts, au report du Salon de l’automobile au mois d’octobre prochain. Organisé d’ordinaire au printemps, l’événement contribue à doper les ventes durant cette période.
Reste que le marché automobile en Algérie se réduit à un marché de distribution (que se partagent près de trente-cinq concessionnaires), sans le moindre embryon d’industrie de production, hormis sur le créneau des poids lourds. À défaut d’avoir convaincu les constructeurs de s’implanter dans le pays (l’installation de Renault à Tanger leur est restée en travers de la gorge), les autorités algériennes ont opté pour des projets d’usines de montage. Fin 2008, les Chinois ont annoncé trois projets d’usines pour cette année.
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