Dubaï : mariage de titans dans l’immobilier
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Après avoir ponctué l’actualité mondiale de l’immobilier au cours de ces dernières années par des annonces tonitruantes d’investissements de plusieurs dizaines de milliards de dollars, les géants des Émirats arabes unis (EAU) redescendent sur terre. Selon le Middle East Economic Digest, les promoteurs ont suspendu pour 335 milliards de dollars de projets immobiliers à Dubaï. Fragilisés jusque dans leurs fondations par la crise, ils sont désormais contraints de s’unir pour rester debout.
Fin juin, Emaar Properties, le groupe immobilier le plus important du Moyen-Orient, a annoncé qu’il entretenait des négociations bien avancées dans la perspective d’une fusion prochaine avec trois sociétés d’investissement dans l’immobilier détenues par Dubaï : Dubai Properties, Sama Dubai et Tatweer. Frappé par la chute de l’immobilier aux États-Unis et à Dubaï (les prix ont dégringolé de 41 % au premier trimestre 2009 par rapport à la même période de 2008), le groupe Emaar a accusé une perte de 481 millions de dollars au quatrième trimestre 2008. Très mal aussi, son concurrent dubaïote Nakheel pourrait rejoindre l’entité qui naîtra de la fusion annoncée.
Pour l’instant, les études pour le rapprochement annoncé fin juin ont été confiées à Royal Bank of Scotland et Merrill Lynch International. Elles pourraient durer quatre mois avant d’aboutir à un ensemble de 52,85 milliards de dollars d’actifs et 3,7 milliards de dettes. Les promoteurs de la fusion assurent qu’elle permettra de réduire les coûts et de créer de la valeur pour les actionnaires. Un discours qui n’a pas franchement convaincu les marchés. À l’annonce de la fusion, le titre d’Emaar a perdu 10 % de sa valeur, sa plus forte baisse depuis le 18 novembre 2008. « Le problème c’est que l’essentiel des actifs se compose de terrains dont la valeur pourrait être bien plus basse au vu du prix du marché d’aujourd’hui », a expliqué Bobby Sarkar, un analyste de la banque Al Mal Capital, à Dubaï. Affaiblis, Emaar et Sama Dubai ont déjà annoncé le gel de projets dans l’Émirat. Il est à craindre que les investissements qu’ils ont annoncés pour plus de 50 milliards de dollars en Algérie, au Maroc et en Tunisie ne verront jamais le jour.
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