En Russie, fini de jouer !
Adieu machines à sous, bandits manchots et tables de poker ! Plus aucun jeu de hasard n’a droit de cité sur le territoire russe. À Moscou, le 1er juillet, les derniers clients se pressaient dans les casinos, quelques heures avant leur fermeture, votée par les députés en 2006 sur proposition du président Vladimir Poutine et désormais en vigueur avec la bénédiction de ce dernier, devenu Premier ministre.
Une curieuse décision, qui prive 300 000 personnes d’emploi alors que la Russie, gravement touchée par la crise, compte 7 millions de chômeurs. Pis : les quatre enclaves qui bénéficient d’un droit d’exclusivité ne sont pas prêtes à accueillir le public. Situées à plus de 1 000 km de Moscou (en Sibérie, en Extrême-Orient, près des frontières du sud et de l’ouest), parfois privées d’eau, d’électricité et de routes, elles n’ont toujours pas reçu les 400 000 dollars d’investissements promis.
En ces temps difficiles les casinos font figure de victimes expiatoires : lieux de perdition aux yeux des orthodoxes, endroits propices à la fraude fiscale et au crime organisé pour le pouvoir, ils sont aussi, pour beaucoup, le symbole de ces détestables années 1990 qui ont vu s’enrichir indûment une poignée d’oligarques.
Hélas, l’enfer du jeu est pavé de bonnes intentions : si, selon un sondage, 72 % des Russes approuvent cette décision radicale, 43 % avouent avoir joué durant ces six derniers mois, et 58 % ont l’intention de continuer. Tripots clandestins, consultations chez le psy pour les « accros » désemparés et délocalisations (en Europe et dans les Balkans) devraient se multiplier.
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