Les douze travaux d’Hariri

Chargé de former un gouvernement, le nouveau Premier ministre aura fort à faire face à une opposition décidée à serrer les rangs.

Publié le 7 juillet 2009 Lecture : 2 minutes.

Nommé Premier ministre le 27 juin, Saad Hariri, leader de l’Alliance du 14-Mars, la coalition pro-occidentale qui a remporté les législatives du 7 juin, a débuté ses consultations avec l’ensemble des partis politiques libanais dès le 29 en vue de former un nouveau gouvernement. La nomination de Saad Hariri par le président Michel Suleiman a été aussitôt saluée par des feux d’artifice et des crépitements d’armes automatiques dans les quartiers sunnites de Beyrouth. Mais la tâche du fils de Rafic Hariri, l’ex-Premier ministre assassiné, sera rude et pourrait prendre des semaines.

Le chef de l’Alliance du 14-Mars était depuis quatre ans à la tête de la majorité parlementaire anti-syrienne, préférant laisser le poste de Premier ministre à un ami proche de son père, Fouad Siniora. Aujourd’hui, Hariri dit avoir « beaucoup appris » en quatre ans. Parmi les écueils qu’il devra surmonter : la demande réitérée de l’opposition – dont le Hezbollah – de pouvoir continuer de disposer d’un droit de veto sur les décisions et nominations importantes. Compte tenu du caractère pluriconfessionnel du système politique libanais, le nouveau Premier ministre est censé former un cabinet réunissant toutes les grandes communautés du pays. La démission, en 2006, des ministres chiites – membres du Hezbollah et du mouvement Amal – a ouvert une longue période de contestation qui culmina avec les affrontements violents de 2008. Et cette crise n’a pris fin que lorsque la majorité s’est résolue à accorder à l’opposition le droit de veto qu’elle réclamait. Or l’Alliance du 14-Mars a d’ores et déjà fait savoir qu’elle n’accéderait plus à une telle demande, relayée par Hariri lui-même, qui dit vouloir former un gouvernement « effectif ».

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Mais le Premier ministre n’en a pas moins adopté une position conciliante au lendemain des élections, s’entretenant d’ailleurs avec le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah. Malgré les résolutions de l’ONU exigeant le désarmement de toutes les factions, le mouvement chiite n’entend pas déposer les armes. L’opposition, qui regroupe également un grand parti chrétien, le Mouvement patriotique libre (MPL), du général Michel Aoun, est décidée à serrer les rangs. « L’opposition entrera en bloc au gouvernement ou restera dehors en bloc », a déclaré Aoun. Qui a ajouté qu’il ne voyait pas de solution au désaccord portant sur le droit de veto mais que les négociations avaient à peine commencé. De « simples promesses verbales », a-t-il prévenu, ne suffiront pas, car il y a une véritable « crise de confiance ».

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