Ngouélondélé, l’imprécateur
Il a été écarté de la course à la présidence par une disposition constitutionnelle qui disqualifie les candidats de plus de 70 ans. Emmanuel Ngouélondélé-Mongo, 72 ans, n’en décolère pas. Depuis, le svelte et pugnace officier de gendarmerie retraité tient son ancien camarade-président du Parti congolais du travail (PCT), au pouvoir, dans sa ligne de mire. À l’étranger comme au Congo, le général tire à vue sur son adversaire. Sans oublier de lever les malentendus : « Je n’ai aucun problème personnel avec Denis Sassou Nguesso », a-t-il prétendu lors de son passage fin mai à Jeune Afrique. « Je ne reconnais plus le Sassou que j’ai pratiqué de 1979 à 1992 », explique l’ancien patron de la sécurité d’État et des services de renseignements. Avec Sassou, « l’État congolais est mort et enterré », s’indigne-t-il.
Certains le jugent à la fois passionnel et excessif dans ses appels à remettre en cause le « système », mais aussi dans sa démarche consistant à demander aux électeurs de ne pas aller voter lors de la prochaine présidentielle. Ainsi, l’énergique septuagénaire n’a pas de mots assez durs pour fustiger les conditions dans lesquelles les électeurs iront aux urnes. « Nous avons demandé en vain la mise en place d’une Commission électorale nationale indépendante. Nous n’avons pas non plus obtenu un recensement administratif ni une révision des listes électorales. » Au bout du compte, l’opposant considère que « l’alternance par les urnes est impossible, dans la mesure où la démocratie n’est plus qu’un slogan ».
Reste que ses liens familiaux avec le président sortant suscitent le doute quant à la portée de ses envolées lyriques. Son fils Hughes est à la fois maire PCT de Brazzaville et gendre de Sassou, tandis que Michelle Ngouélondélé, sa fille cadette, est mariée à Edgar Nguesso, neveu du président et directeur du domaine présidentiel. Autant d’éléments qui poussent les connaisseurs du sérail à considérer que l’offre de service du général souffre d’un déficit de crédibilité…
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