Le « Guide » et le gaffeur
Silvio Berlusconi comptait sur le G8 pour redorer l’image de l’Italie. C’est raté. À quelques jours du sommet de L’Aquila (8-10 juillet), la mise en examen pour trafic de stupéfiants de son ami Gianpaolo Tarantini, organisateur des « soirées intimes » du Cavaliere, fait les choux gras de la presse internationale.
Ce n’est pas le seul sujet fâcheux. Les déclarations prêtées au président du Conseil sur la « faiblesse » d’Obama face à l’Iran et le « rôle secondaire » qu’aurait joué le président Sarkozy dans la médiation entre Russes et Géorgiens en août 2008 laissent présager des retrouvailles tendues.
Mais le plus dur pour Berlusconi sera de gérer les frasques de son ami Kadhafi, à qui il ne refuse rien tant la Libye est devenue un partenaire stratégique pour l’approvisionnement énergétique de l’Italie. Un mois après sa visite controversée dans la péninsule, le président de l’Union africaine a prévu de refaire son show devant tous les chefs d’État occidentaux. « Qu’ils reconnaissent que les Africains ont été traités comme des chiens ! Ils doivent se repentir et dédommager ceux qui ont été volés. C’est la seule solution pour inverser la spirale de l’immigration », avait-il lancé, le 11 juin, à Rome.
Le « Guide » libyen ne devrait pas manquer de rappeler les promesses non tenues lors du précédent sommet à Gleneagles (Écosse), en 2005. De quoi embarrasser son hôte, dont les affirmations sont contredites par le dernier rapport de l’ONG One, soutenue par les chanteurs Bob Geldof et Bono, selon lequel « les résultats de l’Italie sont de loin les pires du G8 ».
En 2009, l’État italien a réduit de 56 % les ressources du ministère des Affaires étrangères. Et, quatre ans après Gleneagles, n’a versé que 3 % des 833 millions d’euros d’aide publique additionnelle promis à l’Afrique. Nicolas Sarkozy n’a pas tenu, non plus, les engagements du président Chirac.
Selon les deux chanteurs activistes, le Royaume-Uni et l’Allemagne sont les meilleurs élèves du G8, et les États-Unis, le Canada et le Japon sont en voie de réaliser leurs objectifs. « C’est facile, leurs promesses étaient modestes, proteste un diplomate français. Avec 0,39 % de son revenu national brut consacré à l’aide publique au développement en 2008, la France se situe devant l’Allemagne (0,38 %), le Canada (0,32 %), le Japon (0,18 %), l’Italie (0,19 %), et les États-Unis (0,18 %) ».
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