Lettre ouverte à Mohammed VI et Nicolas Sarkozy

Voici l’histoire récente de ma sœur Aïcha, 51 ans, qui est atteinte d’un cancer. En mars 2008, en juin 2008, puis en mars 2009, trois médecins (dont un assermenté) ont certifié que son état nécessitait une prise en charge urgente dans un service spécialisé en dehors du Maroc, éventuellement en France. Depuis le 2 avril 2008, jour où son visa pour soins médicaux lui a été refusé par le consulat français de Fès, son calvaire n’a cessé d’empirer.

Comme je l’ai compris par la suite, on lui a refusé son visa (alors que son dossier était complet) à cause d’une apparente homonymie. Le 6 mai 2008, le cabinet du ministre français de l’Immigration, Brice Hortefeux, a répondu ceci à ma lettre de recours : « Aucune demande de visa au nom de Madame Aïcha Mokhtari n’a été récemment enregistrée auprès des autorités consulaires à Fès et à Oran », tout en ajoutant qu’une précédente demande de visa pour motif familial, datant d’avril 2007, avait été refusée à la même personne. Or cette dernière demande n’a jamais eu lieu : à cette époque, ma sœur était à l’hôpital d’Oujda pour une chimiothérapie.

Après recherches, le nom qui ressort des fichiers consulaires est celui d’une certaine « Aïcha Mokhari », Algérienne née en 1932 (non une Marocaine, née en 1957, comme ma sœur) et résidente de Mostaganem, en Algérie, ayant précédemment fait l’objet d’un refus de visa et se trouvant donc « fichée » par les consulats français. Raison pour laquelle, sans doute, à la suite d’une méprise administrative, ma sœur s’est vu refuser son visa. Je ne comprends pas pourquoi les autorités françaises ne veulent pas reconnaître leur erreur.

Devant cette situation tragique et insupportable, je réitère encore une fois mon appel de détresse à SM le Roi du Maroc Mohammed VI et au président français Nicolas Sarkozy pour qu’ils interviennent et lèvent ce blocage injuste. Ma sœur n’attend qu’une seule chose. Pouvoir se soigner.

Abdelaziz Mokhtari, Oujda, Maroc