Sa Majesté Michael
Chanteur et danseur hors pair, Michael Jackson est mort le 25 juin. Devenu une star très jeune avec ses frères au sein du groupe Jackson 5, il restera à jamais le Roi de la pop des années 1980.
Le roi est mort ! Michael Jackson, qui s’était autoproclamé King of Pop (« Roi de la pop »), s’est éteint ce 25 juin à l’âge de 50 ans. Celui qui a accumulé les succès depuis une quarantaine d’années, avec ses frères au sein des Jackson 5 ou en solo, est mort officiellement d’une crise cardiaque à son domicile de Los Angeles.
Michael Jackson, c’est d’abord l’histoire d’un enfant devenu star très tôt, trop tôt. Né en 1958 à Gary dans l’Indiana, septième enfant d’une fratrie de neuf, il forme en 1964 avec quatre de ses grands frères (Jackie, Tito, Jermaine, Marlon) les Jackson 5. Pendant quinze ans, le succès est au rendez-vous avec des tubes tels que « ABC », « I Want You Back », « I’ll Be There »…
Après un premier album solo sorti en 1972, Got to Be There, il s’affranchit véritablement de la famille Jackson en 1979 avec Off the Wall produit par Quincy Jones. Un opus qui deviendra un classique du funk et de la soul avec des hits mondiaux comme « Don’t Stop Til’ You Get Enough » ou « Rock with You ».
La déferlante Michael Jackson démarrera surtout en 1982 grâce à Thriller, également produit par Quincy Jones, qui cumule encore aujourd’hui tous les records. En 2008, les ventes sont estimées par sa maison de disques Sony BMG à 118 millions d’exemplaires. Sept chansons sur neuf sont sorties en 45 tours dont « Thriller », « Billie Jean » ou encore « Beat It ». L’album est resté trente-sept semaines (non consécutives) à la première place des hit-parades américains. Là encore, un record jamais égalé !
Michael s’appuie sur cet incomparable succès pour devenir l’une des premières stars engagée dans les grandes causes humanitaires. En 1985, il s’associe avec Lionel Richie et Quincy Jones pour écrire « We Are the World ». Une chanson qu’ils interprètent aux côtés des plus grandes vedettes du moment : Bruce Springsteen, Tina Turner, Diana Ross, Stevie Wonder ou encore Bob Dylan et Ray Charles. Les fonds récoltés par les ventes sont dédiés à la lutte contre la famine en Éthiopie.
Un continent qu’il découvre pour la première fois en 1992 avec ses frères et ses sœurs. Il se rend successivement au Gabon, en Côte d’Ivoire, au Kenya et en Tanzanie, pour tourner des séquences d’un film documentaire, Come Back to Africa, Come Back to Eden (« Retour en Afrique, retour au paradis »), qui ne verra jamais le jour.
Durant son séjour en Côte d’Ivoire, deux faits retiennent l’attention. Le premier vient d’une maladresse : en débarquant de l’avion à Abidjan, il se bouche le nez. Un geste qui est ressenti comme une offense. Mais, explique son entourage, il a voulu se déboucher les oreilles incommodées par la pressurisation de l’appareil. Le second fait sera beaucoup plus glorieux : le Roi de la pop est sacré roi des Agnis lors d’une cérémonie à Krinjabo à 80 km d’Abidjan. La star était persuadée que sa lignée venait de ce village.
En 1996, sa tournée HIStory passe pour la première fois en Afrique sur l’insistance du chanteur. Il donnera un concert unique en Tunisie, associé pour cet événement au prince saoudien Al Walid. Une importante partie des bénéfices du concert a été redistribuée à un fonds de solidarité tunisien qui intervient dans les zones les plus déshéritées du pays. En 1999, l’Académie des Kora All Africa Music Awards lui décerne un prix, remis par Nelson Mandela, pour l’ensemble de sa carrière et sa volonté de réunir les hommes par la musique.
Malgré une carrière phénoménale, Michael Jackson reste un artiste controversé. Avec ses multiples transformations physiques, la blancheur de sa peau (due à un vitiligo, selon ses proches, dépigmentation volontaire pour les autres), ses relations suspectes avec les enfants qui l’entraînent devant les tribunaux lors d’un procès rocambolesque pour pédophilie (il en sortira innocenté), il aura toujours suscité la polémique. Comme lorsqu’il reprend le refrain du fameux « Soul Makossa » de Manu Dibango dans une chanson présente sur l’album Thriller. Après un premier procès en 1986 qui sera finalement réglé à l’amiable en faveur du saxophoniste camerounais, un second procès est actuellement en appel puisque les droits d’auteur de cette chanson ont été cédés par Michael Jackson à la chanteuse Rihanna et au rappeur Akon… alors qu’il n’en est pas l’auteur.
Néanmoins, sa musique restera éternelle. Mélange de rock et de funk, elle a métamorphosé la pop durant deux décennies. De Off the Wall à Invincible, Michael Jackson est parvenu à forger un son unique, en s’entourant de musiciens estampillés rock, voire hard rock : Eddie Van Halen (« Beat It »), Slash des Guns n’ Roses (« Give Into Me »). Il a également su révolutionner les clips vidéo en recourant aux plus grands cinéastes (John Landis, Martin Scorsese ou bien encore Steven Spielberg), qui lui ont permis d’être le premier artiste noir à être diffusé sur MTV. Ainsi s’est forgé le mythe Jackson.
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