Troisième licence : Divona et Orange investiront 500 millions

Publié le 30 juin 2009 Lecture : 2 minutes.

«And the winner is… » le tandem Divona/Orange est sur le point de remporter la troisième licence de téléphonie en Tunisie (et la deuxième privée), une licence globale (fixe, mobile, Internet) 2G et 3G qui plus est, une première dans le pays. Le consortium, favori des pronostics depuis le dépôt des offres le 20 mai dernier, est franco-tunisien : Orange, marque de France Télécom, y a 49 % du capital, les 51 % restants étant détenus par Divona Télécom, un opérateur 100 % tunisien, comme stipulé dans l’appel d’offres lancé en décembre 2008.

Divona n’est devenu totalement tunisien qu’en novembre 2008, date à laquelle Monaco Télécom, qui possédait 40 % du capital, s’en est retiré au profit d’Investec, propriété de Marwen Mabrouk. Son cœur de métier ? La transmission de données, d’abord par satellite et, depuis 2007, en Wimax, au service d’une clientèle professionnelle : banques, assurances, sociétés pétrolières… Divona revendique même 60 % du marché des centres d’appels. Et affiche 425 comptes clients pour le fixe via la voix sur IP. Autre valeur ajoutée du tunisien pour son partenaire français : Investec, sa maison mère, détient également le fournisseur d’accès Internet Planet, qui compte 100 000 abonnés ADSL. Début 2009, le directeur général de Divona Télécom, Mohamed Garbouj (47 ans), a d’ailleurs été nommé à la même fonction chez Planet… Prémices d’un prochain regroupement des deux activités ?

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Du côté du français Orange flotte comme un parfum de revanche. Son implantation en Tunisie (la quatorzième en Afrique) le consolerait de son échec de 2006, lorsqu’il avait été écarté de la privatisation partielle de Tunisie Télécom. Autres retrouvailles revanchardes ? Orange affrontera Tunisiana, premier opérateur privé à être arrivé sur le marché du mobile, en 2002, et propriété à 50 % de l’égyptien Orascom Telecom, le frère ennemi contre lequel il bataille en Égypte pour la prise de contrôle de Mobinil, leur filiale commune. Le face-à-face s’annonce rude : en 2008, Tunisiana a ravi la place de leader à l’opérateur historique Tunisie Télécom.

Troisième à débarquer sur le marché, le futur opérateur a toutes les chances de s’y faire une place. Plutôt que dans le mobile, un marché déjà encombré avec un taux de pénétration de 83 %, le nouvel entrant croisera le fer dans le fixe (10 % de taux de pénétration seulement), où il pourrait ébranler Tunisie Télécom, jusqu’ici en situation de monopole. Surtout, il engagera la bataille dans l’Internet, qui offre une large marge de progression. L’État s’est engagé à n’attribuer aucune autre licence fixe avant le 1er janvier 2013, pas plus que de licence 3G avant au moins un an.

Reste encore à patienter quelques jours pour l’attribution de la licence, d’une durée de quinze ans. Car si le duo soumissionnaire Orange/Divona a présenté la meilleure offre technique, il lui faut encore s’aligner au plan financier sur l’offre du mieux-disant pour la partie mobile, le turc Turkcell, allié pour l’occasion à trois hommes d’affaires locaux, Sakher el-Materi, Walid Loukil et Hamdi Meddeb. Le coût de la licence, non dévoilé officiellement, serait d’un peu plus de 150 millions d’euros. Auxquels devront s’ajouter 500 millions d’euros d’investissements pour le futur opérateur. Démarrage prévu des services en janvier 2010.

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