Les gagnants et les perdants
Après le vote, place à l’arithmétique et au jeu des alliances pour les partis qui veulent conquérir les présidences de commune. À Fès, les électeurs ont choisi la continuité en donnant la majorité des sièges du conseil communal à l’Istiqlal, dont l’homme fort, Hamid Chabat, a été réélu sans difficulté à son poste de président de commune. Autre maire reconduit, celui de Casablanca, Mohamed Sajid, de l’Union constitutionnelle (UC). Mais la bataille a été autrement plus âpre que dans la capitale spirituelle du royaume. L’UC avait d’abord noué une alliance avec le Parti de la justice et du développement (PJD, islamiste), afin de s’assurer une large majorité. Mais Sajid a finalement fait machine arrière et décidé de former une coalition avec le Parti authenticité et modernité (PAM), l’Istiqlal et le Mouvement populaire (MP). Il a été élu par 83 voix sur 115. Furieux, les membres du PJD n’ont pas participé au vote.
L’alliance entre le PJD et l’USFP s’est révélée beaucoup plus solide. À Agadir, elle a permis à Tarik Kabbaj, le maire socialiste sortant, de rempiler pour un second mandat. Il dirigera la ville du Souss en tandem avec la formation islamiste, qui a conquis les sièges de deuxième et troisième vice-présidents. À Rabat, c’est Fathallah Oualalou, ancien ministre des Finances socialiste, qui a délogé Omar Bahraoui, du MP, dont la formation essuie ainsi son deuxième grand échec après la perte de la présidence de Salé, où Driss Sentissi, maire sortant de la ville corsaire, a dû céder la place à Noureddine Lazrak, du Rassemblement national des indépendants (RNI).
Coup de théâtre à Tanger, où c’est le jeune Samir Abdelmoula, du PAM, qui a été élu. Pourtant, les deux partis majoritaires au conseil de la ville, le RNI et le PJD, avaient formellement décidé de s’allier afin de porter Youssef Benjelloun, candidat du RNI, à la présidence. « Mais la direction du parti a finalement qualifié l’alliance avec le PJD de ligne rouge à ne pas franchir », a expliqué Youssef Benjelloun à la sortie du vote, auquel les 21 membres du PJD ont choisi de ne pas assister.
Si les islamistes du PJD ont perdu la mairie de Meknès, désormais dirigée par Ahmed Bilal, du PAM, ils ont remporté celles d’Errachidia, où Abdellah Hannaoui a été élu, et de Kenitra, qui a vu la victoire d’Abdelaziz Rebbah, membre du secrétariat général du PJD.
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