Les affaires reprennent

ProfilAuteur_PierreFrancoisNaude

Publié le 29 juin 2009 Lecture : 2 minutes.

Diamant, uranium, pétrole et gaz… Du 23 au 26 juin, les richesses minières et énergétiques ont été au cœur de la tournée africaine de Dmitri Medvedev. De l’Égypte à l’Angola, en passant par le Nigeria et la Namibie, le président russe a joué à la perfection son rôle de représentant de « Russia Inc. » – ensemble nébuleux de consortiums étatiques et de groupes privés désormais gravement touchés par la crise.

Accompagné d’une délégation de quatre cents personnes, dont plusieurs ministres et dirigeants de grandes entreprises comme Gazprom (gaz), Rosatom (nucléaire), Rosneft et Loukoïl (pétrole) ou Alrosa (diamant), Medvedev n’a pas prononcé de grands discours. Mais sa visite amorce le retour – timide – de la Russie sur la scène économique africaine.

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Plus beau succès de cette tournée, la signature d’un accord entre Gazprom et la Société nationale de pétrole du Nigeria (NNPC), qui ouvre à la Russie l’accès aux septièmes réserves mondiales de gaz. Le géant gazier russe investit 2,5 milliards de dollars dans le joint-venture Nigaz et s’engage à construire dès 2010, pour 500 millions de dollars, un gazoduc de 360 km, qui pourrait constituer le premier tronçon d’un réseau transsaharien. Inquiète de sa forte dépendance envers le gaz russe, l’Europe ne voit pas d’un très bon œil l’arrivée de Gazprom sur le marché nigérian… D’autant que la Russie marque également des points dans le nucléaire civil. Déjà bien placé pour la construction du premier réacteur égyptien, Rosatom a signé, le 18 mars, un accord de coopération avec Abuja pour la mise en service d’un réacteur expérimental.

Le groupe russe lorgne aussi sur l’uranium de la Namibie (quatrième producteur mondial). Mais, en dépit des efforts de Medvedev, qui, le 25 juin, a rendu visite à Sam Nujoma, le père de l’indépendance, après un minisafari à 20 km de Windhoek, ce dossier n’a pas évolué.

En revanche, sa visite en Angola, le 26 juin, s’est traduite par la conclusion d’accords de coopération bilatérale sur la promotion et la protection des investissements, la formation de techniciens et la réalisation du projet angolais d’un satellite de communication Angosat. Depuis la fin des gros contrats d’armement des années 1970-1980, les échanges commerciaux entre les deux pays (76 millions de dollars en 2008) peinent cependant à repartir.

« La Russie tente de capitaliser ses anciennes relations avec ses partenaires africains, mais elle est encore loin du compte », estime Vladimir Arseniev, membre du conseil scientifique pour les questions africaines de l’Académie des sciences de Russie, qui regrette que son pays n’ait pas de « stratégie globale » pour l’Afrique. « Le Kremlin n’a pas vraiment de politique africaine », confirme l’économiste français Georges Sokoloff. Il n’est donc pas étonnant que la seule initiative politique avancée par Medvedev durant sa tournée porte sur le conflit israélo-palestinien. Au Caire, le 23 juin, il a renouvelé sa proposition de réunir une conférence israélo-arabe à Moscou, avant la fin de 2009.

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