Croissance : dragons et tortues africaines

Selon les prévisions du FMI, l’Afrique connaît un bel essor économique. Mais certains pays réussissent beaucoup mieux que d’autres.

Kigali, la capitale du Rwanda. Le pays d’Afrique centrale fait partie des meilleurs élèves du continent. © Antonin Borgeaud/JA

Kigali, la capitale du Rwanda. Le pays d’Afrique centrale fait partie des meilleurs élèves du continent. © Antonin Borgeaud/JA

Publié le 2 mai 2013 Lecture : 2 minutes.

L’Afrique sur les traces de l’Asie ? Ce n’est pas un fantasme, mais la prédiction on ne peut plus sérieuse du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale (BM) lors de leurs traditionnelles assemblées de printemps qui se sont déroulées à Washington du 15 au 21 avril. Alors que l’Europe frôle la récession et que les pays arabes se remettent difficilement de leurs révolutions, l’Afrique subsaharienne affiche une forme insolente. Selon les dernières prévisions du FMI, le produit intérieur brut (PIB) devrait y progresser de 5,6 % en 2013 et atteindre 6,1 % l’année suivante. Surtout, cette croissance devrait rester soutenue et durable pour les meilleurs élèves du continent (Mozambique, Ouganda, Tanzanie et Rwanda). « S’ils continuent comme cela, d’ici à quinze ou vingt ans ces pays auront atteint le niveau de développement des nations émergentes asiatiques », souligne Roger Nord, directeur adjoint Afrique au FMI.

Dans la capitale américaine, il n’a pas été question que de pronostics. Les docteurs du FMI et de la BM se sont aussi penchés sur les pays malades. Au prix de mesures de restrictions et d’assainissement, le Mali se remet doucement de sa crise politico-militaire. Les bailleurs ont promis une aide budgétaire de 320 millions de dollars en 2013. À cela s’ajoute l’aide-projet qui pourrait atteindre près de 300 millions. Résultat : 4,7 % de croissance attendus cette année. Les donateurs se retrouveront en mai à Bruxelles pour approuver un programme d’aide qui devrait être encore plus ambitieux.

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Opacité

En revanche, il n’y a guère d’espoir, pour l’instant, en Centrafrique. « Notre personnel a été évacué, explique Antoinette Sayeh, directrice Afrique du FMI. En l’absence d’un gouvernement reconnu par la communauté internationale et d’un début de sécurisation du territoire, nos discussions sont suspendues. » Le FMI pourrait toutefois débloquer une assistance rapide si le pouvoir à Bangui s’engageait sur la voie d’un retour à la démocratie.

Autre pays dont le programme avec le FMI n’a pas été renouvelé en décembre dernier, la RD Congo joue une partie serrée. Boudé par les bailleurs en raison de l’opacité de ses contrats miniers, Kinshasa souhaite reprendre sa coopération. L’institution y est favorable à condition que les autorités s’engagent sur la voie des réformes pour améliorer la gouvernance et la transparence de ses industries extractives. Une mission d’experts se rendra sur place dans les prochaines semaines. Enfin, le FMI a lancé un avertissement au Maroc. Le pays avait bénéficié d’une ligne de crédit de 6,2 milliards de dollars en août dernier en échange d’une promesse de réduction de ses déficits et d’une réforme de sa Caisse de compensation, notamment pour les produits pétroliers. Deux engagements que les autorités ne pourront visiblement pas tenir.

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