Le quatuor s’accorde face au dollar
Le dollar a été au centre des discussions entre les dirigeants des quatre grands pays émergents – Brésil, Russie, Inde, Chine – réunis pour la première fois de façon formelle le 16 juin à Ekaterinbourg (Russie). L’objectif des « Bric », comme on les surnomme, était d’accorder leurs violons trois semaines avant le sommet du G8 à L’Aquila (Italie), afin de peser de tout leur poids sur la scène internationale. Ne représentent-ils pas 40 % de la population et 15 % du PIB de la planète ? Depuis le début de la crise, ils réclament une réforme en profondeur du système financier international qui laisse davantage de place aux pays en développement et limite le rôle du dollar comme monnaie de réserve mondiale.
La démonstration de force a fonctionné. Pendant toute la durée de la rencontre, le cours de la devise américaine a été suspendu aux déclarations des dirigeants des « Bric ». D’abord en forte baisse, elle n’a repris de la hauteur qu’en fin de journée, après la publication d’un communiqué final plutôt apaisant : il se borne à juger « nécessaire un système de devises stable, prévisible et plus diversifié ». Explication : grosse détentrice de bons du Trésor américain (plus de 760 milliards de dollars), la Chine ne peut se permettre de trop affaiblir le billet vert. Elle en a convaincu ses partenaires, ce qui, surtout dans le cas des Russes, n’avait rien d’évident.
