Ciel, mes bijoux !
En 1986, Imelda Marcos avait dû abandonner sa précieuse quincaillerie. Le gouvernement va la lui restituer.
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Elle était célèbre pour ses chaussures – trois mille paires, aujourd’hui partiellement exposées dans un musée – et son train de vie fastueux. Veuve de l’ancien dictateur philippin, Imelda Marcos (70 ans) avait été contrainte lors de son départ forcé de Manille, en 1986, d’abandonner derrière elle sa scintillante quincaillerie : un stock de bijoux et d’objets précieux d’une valeur estimée à 310 millions de dollars. Comment a-t-elle pu vivre si longtemps en exil, à Hawaii et ailleurs, sans son rubis de Birmanie de la taille, dit-on, d’une grosse prune ?
Cette injustice est, Dieu merci, sur le point d’être réparée. « Mme Marcos reste évidemment la propriétaire légitime de ses joyaux », a fait savoir Raúl Gonzáles, le ministre de la Justice (remplacé depuis). Il est vrai que la commission présidentielle chargée, il y a vingt-trois ans, de récupérer les biens mal acquis par Ferdinand Marcos et sa famille n’a jamais ordonné la mise sous séquestre des bijoux d’Imelda, qui, depuis 1990, sont entreposés dans un coffre à la Banque centrale.
Il y a trois ans, le gouvernement avait bien tenté de les récupérer, mais, devant le tribunal, l’ancienne reine de beauté (et ancienne cantatrice) s’était défendue bec et ongles, jurant solennellement les avoir achetés avec son propre argent, non celui de l’État, ce qui est un délicieux sophisme : vingt ans durant, la famille Marcos n’a jamais fait aucune différence entre les deux !
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