France-Algérie, les exfiltrés de Vincennes

Pour une cinquantaine d’animaux du célèbre zoo de la région parisienne, une nouvelle aventure commence… de l’autre côté de la Méditerranée.

Publié le 23 juin 2009 Lecture : 2 minutes.

Le zoo de Vincennes, conçu provisoirement pour l’exposition coloniale, a fermé ses portes pour au moins quatre ans. Sous la tutelle du Muséum d’histoire naturelle, le parc devrait rouvrir en 2013 après d’importants travaux qui permettront aux animaux d’évoluer en quasi-liberté dans une demi-douzaine d’écosystèmes reconstitués. En attendant, il s’agit pour la direction de se séparer de la quasi-totalité des quelque cinq cents pensionnaires qui, jusqu’à maintenant, faisaient le bonheur des petits Parisiens. Certains ont commencé à être répartis dans des zoos européens. Mais pour une cinquantaine d’entre eux, c’est une nouvelle aventure africaine qui a commencé mi-juin. Direction l’Algérie, et plus particulièrement le Parc zoologique d’Alger, dans le quartier de Ben Aknoun. Une cinquantaine de babouins, antilopes, guanacos, coatis ont ainsi traversé la Méditerranée après leur exfiltration de Vincennes. Précédé par une escorte de motards de police, toutes sirènes hurlantes, l’insolite convoi de camions chargés de caisses ajourées a quitté Vincennes dès potron-minet pour l’aéroport du Bourget, où il était attendu par deux cargos affrétés par l’armée algérienne, avant de s’envoler pour Alger. Certains babouins voyageurs seront bientôt transférés vers le parc naturel de Jijel.

La responsable des mammifères à Vincennes, l’éthologue Delphine Roullet, explique ce scénario qui semble inspiré de celui du film d’animation Madagascar. « Nous avons conclu un partenariat avec l’établissement public du zoo d’Alger, qui recherchait des animaux. Il s’agit d’un don, mais pour certaines espèces nous avons une option sur la descendance du plan d’élevage. » En clair, si les parents ne reverront plus jamais la Ville lumière, leurs rejetons auront peut-être un visa retour. Certains animaux ont toutefois fait de la résistance : Rodolphe et Pélagie, un couple d’hippopotames, ont refusé d’embarquer dans les caisses en bois. « Ils ont paniqué. Nous avons joué la prudence et nous ferons une nouvelle tentative en octobre », explique Delphine Roullet. Les autres rescapés du « plan d’évacuation » de Vincennes sont les seize girafes que la direction a préféré garder plutôt que de briser la structure sociale du troupeau. Une illustration animalière de la politique du cas par cas…

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