Le grand déballage
Publié le 23 juin 2009 Lecture : 1 minute.
Pour vivre heureux, vivons cachés ? Cette maxime n’est pas appréciée au Nigeria, car à quoi bon être riche si on ne peut le montrer ? Dans ce pays de 150 millions d’habitants, la richesse doit s’afficher. Pétrole, télécoms, banque, ces secteurs ont fait la fortune de nombreux entrepreneurs, qui ont tous pour point commun d’être ou d’avoir été proches du pouvoir. Les succès d’Aliko Dangote, Mike Adenuga (Globacom), Adewale Tinubu (Oando) ou Tony Elumelu (UBA) sont montrés en exemple et vendus au monde comme le symbole du réveil du géant nigérian. Ces stars du business s’affichent partout, y compris à la une des magazines people où ils posent en compagnie des VIP du cinéma nigérian. Pour les apercevoir à Lagos, inutile de chercher bien loin, il suffit de lever les yeux vers le ciel. Leur hélicoptère les emmène en quelques minutes d’un point à un autre de la ville, évitant les monstrueux embouteillages qui paralysent la capitale économique du Nigeria. Pour les moins aisés, le 4×4 Hummer blindé circule toutes sirènes hurlantes, sous l’escorte de deux autres véhicules transportant des gardes armés jusqu’aux dents, pour se frayer un chemin dans le trafic. Les voitures de certains riches Nigérians se reconnaissent aussi à leur plaque d’immatriculation « customisée », affichant leurs initiales ou surnom. Ils rejoignent ainsi le siège de leurs entreprises, situées dans des immeubles de verre ostentatoires qui portent leur nom. Dans le cas de Mike Adenuga, propriétaire de l’opérateur Globacom, c’est une rue entière qui lui est dédiée au cœur de Victoria Island, le quartier d’affaires de Lagos ! Pour ces nababs, outre le fait de posséder une villa cossue dans le quartier huppé d’Ikoyi, le luxe ultime est de louer une suite à l’année au Sunborn Yacht Hotel, palace flottant de 105 chambres amarré dans la Marina. Rien de mieux pour se retrouver entre « big boys ».
