Conduire aux yeux de tous
Tout sur les riches
Avec ses 4,70 mètres de long et ses 2,20 mètres de large, le monumental Hummer est devenu ces dernières années le signe extérieur de richesse plébiscité par l’élite africaine soucieuse de marquer sa différence et d’étaler sa réussite. Mais le monstre d’acier énergivore vient d’être frappé d’une décote fatale auprès de tous ceux qui assument leur fortune. Si l’usine de Hummer en Afrique du Sud a encore vendu au mois de mai sur le continent vingt-trois de ces mastodontes à plus de 60 000 euros l’unité, il n’est pas sûr que l’engouement persiste sachant que General Motors a annoncé, début juin, avoir cédé la marque au chinois Sichuan Tengzhong. Hors de question de rouler dans un véhicule venu du pays du toc lorsque l’on a les moyens de ponctuer chaque étape de sa journée sur le siège d’un 4×4 différent.
Pour se rendre quotidiennement au bureau, l’homme d’affaires d’Abidjan, de Dakar ou de Libreville se déplace à l’arrière de la berline des berlines : la Mercedes. Bon prince, il abandonne dans la journée à son chauffeur le volant de sa S500 achetée pour 110 000 euros. Autant pour se convaincre qu’ils sont arrivés que pour en apporter la preuve aux autres, les happy few qui amassent des dollars dans l’importation préfèrent le clinquant et les lignes plus agressives d’une BMW. À 138 000 euros, la Série 7 760iA Limousine Exclusive réjouira les rois du bling-bling. Un côté « m’as-tu-vu » que renient en bloc l’élite de la haute administration et les dirigeants d’entreprise publique, fidèles au luxe discret d’une Peugeot 607. Un modèle qu’ils abandonnent souvent au profit d’une Mercedes ou d’un 4×4 Toyota Land Cruiser VX pour se rendre au village le temps d’un week-end.
En Afrique du Nord, les hommes d’affaires égyptiens sont séduits par les courbes racées de l’Audi A8 (135 000 euros). Leurs homologues maghrébins succombent davantage aux formes massives et surélevées des 4×4 urbains. Là aussi, les lignes germaniques s’imposent avec le ML 300 ou 500 de Mercedes, le Volkswagen Touareg, le BMW X5 ou le Porsche Cayenne, qui demande un chèque d’environ 135 000 euros pour faire vrombir son V8. Quant aux jeunes d’Alger, ils ne boudent pas leur plaisir en déboulant en fin de journée sur Sidi Yahia ou en direction du Club des pins au volant d’une Ferrari 612 ou d’une Porsche Carrera.
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