La BAD, prix de la paix
Comment passer de la guerre à la paix ? Comment venir en aide aux victimes et aux gouvernements de transition d’une dizaine de pays africains en situation de postconflits pour leur éviter une rechute ? Tel était le thème de la conférence-débat organisée le 15 juin, à Tunis, par l’Institut africain du développement, avec la participation de Donald Kaberuka, président de la Banque africaine de développement (BAD), et de Sadako Ogata, chef de l’Agence japonaise de coopération internationale (Jica).
« Il n’y a pas de baguette magique. C’est un travail complexe, qui doit combiner les impératifs de justice et de réconciliation de l’après-guerre avec les besoins de reconstruction de l’économie. Chaque pays choisit sa méthode. Après la Seconde Guerre mondiale, le Japon est parvenu à devenir une force économique pacifique », a expliqué Ogata. Manière de signifier aux dirigeants africains de consacrer moins d’argent aux dépenses militaires…
Pour Kaberuka, « les États qui viennent de sortir d’un conflit ont besoin d’une attention particulière et de ressources spécifiques pour reconstruire leurs institutions, réhabiliter leurs services publics et leurs infrastructures ». C’est pourquoi la Banque a adopté, en mars 2008, une stratégie en faveur des États dits fragiles. Ce chaînon jusque-là manquant de l’aide internationale a reçu une dotation de 800 millions de dollars. Premier bénéficiaire en 2009, la Sierra Leone, avec une aide non remboursable de 112 millions de dollars pour des projets d’infrastructures (routes, eau, assainissement). D’autres pays sont sur la liste : Burundi, Centrafrique, Comores, Côte d’Ivoire, Guinée-Bissau, Liberia, RD Congo…
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