Khamenei dans l’arène
Ali Khamenei est-il allé trop loin ? En affichant un soutien sans réserve à son « poulain » Ahmadinejad et en saluant sa réélection comme une « bénédiction divine », le Guide suprême a peut-être franchi le Rubicon. En descendant dans l’arène, il a porté atteinte au prestige de la fonction, sortant de son rôle d’arbitre et de recours. Il s’est banalisé. Pour la première fois dans l’histoire de la République islamique, des manifestants ont osé s’en prendre à lui en scandant des « Mort au dictateur ! »
Résultat : le débat sur l’étendue de ses prérogatives, qu’il souhaitait par-dessus tout escamoter, pourrait revenir en force. Car Khamenei n’est qu’une pâle copie de l’imam Ruhollah Khomeiny, à qui il a succédé en juin 1989. C’est un candidat de compromis, un Guide de circonstance, bombardé à une fonction à laquelle rien ne le prédestinait. Imposé, ironie de l’Histoire, par l’homme fort de l’époque, Hachemi Rafsandjani.
Khamenei, qui n’était même pas ayatollah lors de sa nomination, entretient depuis des rapports compliqués avec le haut clergé chiite. Il mettra dix ans avant d’affirmer son autorité. C’est sans doute parce qu’il n’avait pas envie de revivre la même expérience avec un Moussavi soutenu par une vaste coalition laïque et religieuse qu’il a donné son aval au « coup d’État électoral ». Au risque de se couper, définitivement, de pans entiers de la société. Et d’apparaître comme un simple chef de faction.
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